Après Londres en 2015, Séoul en 2017 et Hong Kong en 2018, l’exposition CHANEL « Mademoiselle Privé » fait escale du 20 avril au 2 juin 2019 au West Bund Art Center de Shanghai.
Sur la porte qui menait à son studio de création au troisième étage du 31 rue Cambon à Paris, Mademoiselle Chanel avait fait figurer la mention « Mademoiselle Privé ». Cet intixatulé, sésame de l’exposition, invite à la découverte des trois principaux univers créatifs de CHANEL :
> la Haute Couture, réinventée par Karl Lagerfeld
> le parfum N°5 créé en 1921
> la Haute Joaillerie avec la réédition de la collection unique, imaginée par Gabrielle Chanel en 1932 : « Bijoux de Diamants »
Dans un concept revisité, l’exposition « Mademoiselle Privé » s’articule sur plus de 6 000 mètres carrés autour de trois adresses emblématiques, trois maisons proposant chacune une immersion onirique aux sources de la création de CHANEL :
> le 31 rue Cambon, qui abrite le Studio de création et les ateliers de Haute Couture,
> Grasse où le parfumeur Ernest Beaux et Gabrielle Chanel imaginèrent le N°5 en 1921
> le 18 Place Vendôme dédié à la Haute Joaillerie
A l’intérieur de l’exposition les visiteurs peuvent admirer des tailleurs réalisés en 3D, le travail des plumes et des perles, la composition du N°5, dans une scénographie sonore et lumineuse. Le jour de l’ouverture, le public pouvait participer à une œuvre collective de broderies en compagnie de petites mains de quatre Maisons d’art. Le soir, des concerts d’Ibeyi et Dua Lipa accueillaient les invités, ambassadeurs et influenceurs, dans l’ambiance d’une fête parisienne.
AUX ORIGINES DE LA LÉGENDE
“Mademoiselle Chanel a un potentiel d’identification très fort pour les Chinoises, c’est une vraie légende ici, confie Bruno Pavlovsky, Président des activités mode de CHANEL. Elle représente la femme entrepreneuse, audacieuse, elle incarne la liberté. C’est important pour nous de nourrir la légende, en rappelant que CHANEL, ce n’est pas que des sacs. Les Chinois sont férus d’histoire et ils ont besoin de comprendre. C’est en racontant la richesse de ces trois symboles qu’on ancre la marque pour le futur.
Gabrielle exerce encore une grande fascination, mais elle n’a pas fait le Chanel d’aujourd’hui. Elle a donné le la et largement inspiré Karl Lagerfeld et Virginie Viard. C’est ce que je disais à des Chinoises de la deuxième génération. A l’époque il n’y avait pas Internet, pas WeChat et, pourtant, elle était influenceuse avant les influenceurs. Elle avait une étonnante connexion avec les artistes, les politiques, les artisans, que Karl Lagerfeld a extraordinairement développée. A 50 ans, lorsqu’il est arrivé chez CHANEL, il connaissait déjà toutes les archives. Il a réinventé en permanence la haute couture et en a fait une interprétation des plus audacieuses. Il n’a reculé devant rien. Il n’y a qu’à voir dans la scénographie les pièces dédiées aux matériaux, si éloignés de ceux utilisés jusque-là…“
LA HAUTE COUTURE
31 RUE CAMBON
Franchir le seuil du 31 rue Cambon, c’est entrer dans l’univers envoûtant de la Haute Couture et dans la légende de CHANEL.
Une histoire, celle de la plus ancienne Maison de couture parisienne encore en activité, installée à cette adresse depuis 1918. C’est ici que la Haute Couture, première vocation de CHANEL, se réinvente, saison après saison, dans une quête de perfection et de modernité sans limites.
Le visiteur plonge dans les arcanes de cette adresse mythique : le Studio de création, les ateliers de Haute Couture, les salons réservés aux clientes, l’appartement de Mademoiselle conservé à l’identique, sans oublier le mythique escalier, véritable colonne vertébrale de la Maison qui permettait à Mademoiselle Chanel de superviser ses défilés sans être vue.
Audacieuse, visionnaire, éprise de liberté, dès 1913, elle rompt avec les conventions de l’époque et s’appliquera toute sa vie à libérer les femmes des codes stricts d’une mode surannée. Elle révolutionne la silhouette et invente un nouveau vestiaire, celui de la femme moderne : des tenues souples et confortables en jersey pour libérer les femmes des corsets, la petite robe noire, plébiscitée dès 1926, qui devient l’une des pièces iconiques de la Maison, le tailleur en tweed créé dans les années 1950, vêtement rompant avec les conventions de l’après-guerre, à l’élégance désinvolte, masculin-féminin, pensé pour les femmes libres et actives, devenu l’incarnation d’une élégance éternellement dans l’air du temps.
La Haute Couture de CHANEL ressemble à sa créatrice : une vision d’immense liberté, une imagination et une créativité sans limites. Son héritage est magnifié, à l’exemple de la petite robe noire ou du tailleur présents dans chaque collection, dont Karl Lagerfeld a réinventé mille variations, depuis son arrivée en 1983 comme Directeur Artistique de la Maison.
LA HAUTE COUTURE SE RÉINVENTE
Transcendant les codes, la vision et la création de Mademoiselle Chanel, Karl Lagerfeld a su donner à la Haute Couture un souffle intemporel, une modernité infinie, grâce aux liens indéfectibles entre la création, l’innovation et les savoir-faire des ateliers de Haute Couture de CHANEL et des Métiers d’art parisiens de la Mode.
La Haute Couture est un laboratoire de création : chaque Métier d’art, qu’il soit brodeur ou plumassier, parurier floral ou gantier, bottier, chapelier ou orfèvre, participe de cette recherche de créativité sans limites. Derrière la perfection de chaque silhouette, née d’un croquis de Karl Lagerfeld, se dessine en filigrane le dialogue créatif de tous les métiers qui contribuent à la réaliser : le travail de Virginie Viard et du Studio de création, le savoir-faire des ateliers de Haute Couture et des ateliers des Métiers d’art… Des centaines d’heures de patience, des essayages d’une précision absolue, des matières novatrices, des tissages uniques, des gestes réinventés pour tendre vers cet idéal de beauté.
Grâce au génie de Karl Lagerfeld, des matériaux innovants ont souvent été détournés de leur usage initial et sont venus enrichir le répertoire de la Haute Couture, à l’instar des sept thèmes traités dans l’exposition, par le biais de trente-trois silhouettes issues de sept collections Haute Couture de CHANEL, allant du printemps-été 2013 à l’automne-hiver 2018/19.
Chacun de ces thèmes est accompagné de conversations entre les créations : la Haute Couture comme un art de vivre, une idée de l’allure parisienne et éternelle de CHANEL, du petit groupe d’élégantes qui empruntent le premier métro, épilogue d’une nuit de fête, au vernissage d’une exposition d’art contemporain, de la cérémonie de mariage à une promenade en forêt, d’un dîner intime à un festival de rock ou à un week-end dans un château écossais… Une déambulation inspirante dans les coulisses d’une création unique, célébrée dans le monde entier : la Haute Couture de CHANEL.
LE TAILLEUR 3D
Le tailleur iconique, créé par Gabrielle Chanel dans les années 1950 se réinvente en 3D pour la collection Haute Couture automne-hiver 2015/16 grâce à Karl Lagerfeld. « L’idée, c’était de prendre la veste la plus iconique du XXe siècle et d’en faire une version XXIe siècle, qui techniquement n’était même pas imaginable à l’époque où elle est née », a expliqué le créateur. Associant nouvelles technologies et broderies d’art, ce nouveau tailleur est entièrement conçu sans couture. La technique utilisée est celle du « Selective Laser Sintering », un laser très puissant pour « fritter » des matériaux en poudre en positionnant le laser sur des points définis par un modèle en 3D. En lieu et place du tissu et des coutures, le tailleur naît, comme un moulage. Il est ensuite paré de galons et de broderies réalisées par la Maison Lesage, puis doublé dans les ateliers de Haute Couture de CHANEL, dans la pure tradition de la Maison.
Ces pièces hors normes de la collection Haute Couture Automne-Hiver 2015/16 de CHANEL ont nécessité entre 820 et 1245 heures de travail.
LE BÉTON
En écho à la modernité créative de Mademoiselle Chanel, qui résidait aussi dans sa relation avec les avant-gardes artistiques, notamment russes des années 1920, Karl Lagerfeld a l’idée de détourner un matériau de construction pour sa connotation urbaine et sa résonance avec l’architecture contemporaine, en l’associant à la Haute Couture : c’est ainsi que le béton apparaît sous forme de résilles aériennes ou de broderies précieuses, sur des tailleurs et des robes du soir de la collection Haute Couture automne-hiver 2014/15 de CHANEL.
L’ALUMINIUM
Brodée, tressée, surpiquée, mélangée à l’organza, la feuille d’aluminium prête sa légèreté et son éclat métallique à de somptueux manteaux, pyjamas du soir et jupes longues de la collection Haute Couture automne-hiver 2018/19 de CHANEL, évoquant ainsi la palette des gris miroitants des toits de Paris. L’aluminium se fait ici précieux, insufflant ainsi à la silhouette une modernité inattendue.
LE BOIS
Pour la collection Haute Couture printemps-été 2016, Karl Lagerfeld avait choisi de célébrer la nature, dans un décor de jardin épuré et serein. Les ateliers des Métiers d’art de CHANEL ont réalisé des broderies qui mêlent perles, cristaux et paillettes à des copeaux, billes ou fragments de bois. Des robes et des tailleurs où le bois se fait léger et délicat.
LE NÉOPRÈNE
Karl Lagerfeld a choisi de détourner le néoprène, habituellement réservé au sport, dans la collection Haute Couture automne-hiver 2014/15. Cette matière technique et qui ne supporte aucune imperfection fait son entrée dans le monde de la Haute Couture. Grâce à son « tombé » irréprochable, ses délicates broderies ou son association avec une fine dentelle de Calais, le néoprène opère sa métamorphose.
LA DENTELLE
La dentelle, tissu ajouré sans chaîne ni trame, constitué d’un entrelacement de fils de soie, née d’un savoir-faire français traditionnel, est devenue emblématique du raffinement des Métiers d’art et de la Haute Couture. Au fil des collections, Karl Lagerfeld révolutionne le supposé classicisme de cette matière : siliconée, brodée, découpée au laser, elle entre de plain-pied dans le XXIe siècle, comme le montrent ces deux robes des collections Haute Couture printemps-été 2013 et automne-hiver 2014/15.
LE TWEED
Matière fétiche de Mademoiselle Chanel dès la fin des années 1920, qu’elle découvre lors de ses voyages en Ecosse avec le duc de Westminster, le tweed se réinvente chaque saison grâce à des tissages inédits imaginés par la Maison Lesage. Ils mêlent laine, cuir, organza, velours, mais aussi rubans de perles, de paillettes, de soie, fils de scoubidous… De création en création, ces tweeds uniques et précieux repoussent les limites techniques toujours plus loin, comme sur ces deux silhouettes de la collection Haute Couture printemps-été 2015.
LA CRÉATION
Au centre de la maison consacrée à la Haute Couture, l’exposition permet de découvrir la table de travail de Karl Lagerfeld dans le Studio de création du 31 rue Cambon. Ses croquis mettent à jour la ligne, l’allure et les détails, révèlent la richesse du processus créatif et dévoilent l’aspiration constante et indéfectible à la beauté.
De Mademoiselle Chanel à Karl Lagerfeld, l’intention qui précède le geste créatif est identique et éternelle : démontrer en allant à l’essentiel que le luxe de la Haute Couture n’a rien à gagner dans l’excès de signes, mais s’affirme à l’inverse dans une apparente simplicité, créant une silhouette évidente de légèreté et de fluidité, dont seul l’oeil avisé devine le degré de sophistication.
GRASSE ET N°5 DE CHANEL
Icône des parfums de CHANEL à travers le monde depuis sa création il y a bientôt 100 ans, le succès de N°5 ne s’est jamais démenti. Synonyme de luxe et d’élégance, ce jus aux reflets dorés habillé de son flacon aux lignes architecturées traverse les époques sans jamais perdre de sa modernité. Création radicale dans tous ses aspects, reflet de la personnalité de Gabrielle Chanel, N°5 s’est imposé comme l’archétype du parfum.
Un parfum « artificiel comme une robe »… C’est une abstraction, une invention absolue, un parfum qui évoque une brassée de fleurs sans que l’on puisse en identifier aucune ; lorsque Gabrielle Chanel et le parfumeur Ernest Beaux donnent naissance au N°5 en 1921, ils proposent bien plus qu’une nouvelle fragrance : une révolution olfactive.
C’est à Grasse, haut lieu de l’histoire de la parfumerie française où sont toujours cultivées quelques-unes des plus belles fleurs entrant dans la composition de N°5, que ce parfum voit le jour dans le laboratoire d’Ernest Beaux.
Créatrice de mode visionnaire et première couturière à aborder l’univers de la parfumerie : Gabrielle Chanel refuse l’idée d’une fragrance directement liée à une odeur de fleur. En rupture avec la tradition qui affectionne les « soliflores », c’est-à-dire les parfums associés à une odeur unique, elle demande à Ernest Beaux « un parfum artificiel comme une robe, c’est à dire fabriqué. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de rose, de muguet, je veux un parfum qui soit composé. »
Elle aimerait « un parfum de femme à odeur de femme », et pour elle Ernest Beaux imagine une architecture olfactive sans précédent… Un bouquet de 80 senteurs dont les notes précieuses (rose de mai, jasmin, ylang ylang, santal, vanille, fleur d’oranger) se mêlent pour la première fois de l’histoire.
Ce sont les aldéhydes qui exaltent les fragrances et en gomment les contours trop précis, les aldéhydes encore qui prêtent au parfum son mystère et sa subtilité, et précipitent la parfumerie dans l’ère moderne.
UN NUMÉRO, TOUT SIMPLEMENT
Lorsqu’il s’agit de trouver un nom à cette création unique, Mademoiselle Chanel fait une fois encore preuve d’audace. À l’opposé des parfumeurs de ce début du XXe siècle, elle choisit non pas un intitulé poétique mais un simple numéro : le 5.
Si l’on raconte que ce numéro est celui que porte le 5e essai que lui présente Ernest Beaux, le 5 est aussi le chiffre que Gabrielle Chanel, attachée aux signes et aux symboles, s’est choisi comme porte-bonheur, celui de la date de présentation de ses collections souvent fixées le 5 février et le 5 août…
UN FLACON TOUT EN SOBRIÉTÉ
Pour habiller ce parfum, Gabrielle Chanel imagine le flacon le plus simple qui soit, un flacon d’une sobriété indémodable dont les lignes pures et la radicalité tranchent encore une fois avec la tradition. Avec son format rectangulaire en verre transparent au tracé net, ce flacon est minimaliste avant l’heure. Il est coiffé d’un bouchon taillé en émeraude, dont les contours rappellent ceux de la Place Vendôme que Gabrielle Chanel contemple depuis le balcon de sa chambre au Ritz Paris. L’étiquette frappée du célèbre numéro est sobrement graphique, exprimant l’esthétique d’une époque résolument moderniste.
UN JUS VOLUPTUEUX
N°5 excelle à cultiver ses paradoxes : à l’architecture classique de son contenant tout en retenue, il oppose la richesse apparente d’un jus aux reflets dorés dont la seule contemplation semble être promesse de volupté. Ce précieux bouquet aldéhydé s’offre au regard paré de tous les attributs du luxe et de la rareté, prêt à séduire les femmes du monde entier.
DES INCARNATIONS CÉLÈBRES
Mademoiselle Chanel qui fait de N°5 sa signature, lui prête son image, posant en 1937 devant l’objectif du photographe François Kollar dans son appartement du Ritz Paris pour une campagne publicitaire destinée aux États-Unis.
En 1959, N°5 devient une icône : son packaging est présenté au Musée d’Art Moderne de New York, Marilyn Monroe confie ne porter pour dormir que quelques gouttes de N°5 tandis qu’Andy Warhol immortalise son flacon, confirmant l’extraordinaire notoriété de ce parfum unique.
N°5 s’incarne au fil du temps et des campagnes publicitaires sous les traits de Catherine Deneuve, Candice Bergen, Suzy Parker, Ali MacGraw, Lauren Hutton, Carole Bouquet, Estella Warren, Nicole Kidman, Audrey Tautou et Gisele Bündchen.
Presque cent ans après sa création son pouvoir de séduction et sa modernité sont intacts. Si sa formule jalousement conservée par les nez successifs de CHANEL reste fidèle à son identité olfactive originelle, N°5 a su se réinventer en 2016 avec N°5 L’EAU signée par le Parfumeur-Créateur de la Maison, Olivier Polge.
LA HAUTE JOAILLERIE
18 PLACE VENDÔME
C’est au 18 place Vendôme que CHANEL a installé son studio de création et son atelier de Haute Joaillerie, au-dessus de la boutique et des salons réservés aux clientes. Précisément au 5e étage, dont les fenêtres offrent une vue plongeante sur la colonne Vendôme et l’Hôtel Ritz Paris où Mademoiselle Chanel habitait.
1932, LES ORIGINES
En créant son unique collection « Bijoux de Diamants » en 1932, Mademoiselle Chanel pose les bases de la Haute Joaillerie de CHANEL. Sa vision du bijou précieux est si novatrice et audacieuse, qu’elle tranche singulièrement avec celle des grands joailliers de la place Vendôme et provoque une véritable révolution…
Elle est la première couturière à défier le cercle très fermé et strictement masculin de la Haute Joaillerie. La première encore, à envisager ce luxe ultime dans un idéal de liberté, de légèreté, de désinvolture qui séduit les femmes et plonge le répertoire de la Haute Joaillerie dans la modernité. Comme elle l’a fait avec la Haute Couture et le parfum N°5, Mademoiselle Chanel propose une approche complètement nouvelle du bijou de diamant. Les pièces de cette collection, remarquablement réalisées, expriment sa vision unique : elles ne comportent ni fermoirs, ni montures apparentes, ces dernières étant considérablement allégées pour gagner en souplesse.
« Je veux que le bijou soit aux doigts de la femme comme un ruban » affirme-t-elle.
Dans un élan de liberté la plupart de ces bijoux se transforment : le collier se sépare en broche et bracelets, le pendentif s’accroche en clip au gré du désir d’une élégante.
Mademoiselle Chanel décline cinq thèmes : les étoiles, le soleil, les franges, la plume et le noeud imposant à travers eux l’idée d’une Haute Joaillerie plus créative qu’ostentatoire.
Une « Comète » de diamant se drape au creux du cou comme une écharpe, une bague ouverte laisse entrevoir un peu de peau entre deux diamants imposants, une grande broche plume articulée chevauche une épaule, des bracelets souples se lovent au poignet, des « Franges » de diamant se portent en diadème, tandis qu’une pluie d’étoile ruisselle sur un décolleté…
Rééditée aujourd’hui, la collection « Bijoux de Diamants », dont les pièces sont présentées dans l’exposition, n’a rien perdu de sa modernité.
Portés par des célébrités du monde entier, de Kristen Stewart à Lily-Rose Depp, Keira Knightley, Pharrell Williams, Stella Tennant, Caroline de Maigret, Liu Wen, Zhou Xun et William Chan, ces bijoux aux motifs de Plumes, Franges, Soleil, Comète, Etoiles, Noeuds, sont autant d’affirmations d’une élégance qui ne se laisse enfermer dans aucune contrainte, et permet d’associer les joyaux les plus somptueux à la simplicité d’une veste, d’une petite robe noire ou d’un tee-shirt.
UN VOCABULAIRE ESTHÉTIQUE
Le vocabulaire esthétique de la joaillerie de CHANEL s’enrichit au fil du temps de nouvelles icônes liées aux motifs de prédilection de Mademoiselle Chanel et à l’identité de la Maison.
Le lion (signe astrologique de Mademoiselle Chanel), présenté dans l’exposition sculpté dans un quartz rutilé de 307 carats surmontant un diamant de 32 carats sur un collier de Haute Joaillerie, le camélia dont elle a fait sa fleur emblématique, les perles, le blé porte-bonheur, ou les motifs empruntés aux paravents chinois de Coromandel dont elle s’entourait dans toutes ses demeures, de l’appartement du 31 rue Cambon à sa chambre au Ritz Paris, sont venus s’ajouter aux thèmes de la collection de 1932.
Ce répertoire formel somptueux et poétique se décline dans une grande variété de propositions, laissant s’exprimer une créativité que les contraintes techniques ne limitent jamais. Audace des inspirations, pièces aux possibilités multiples, comme ce sautoir « Comète » dont la cascade de chaînes formées de diamants baguettes, est retenue par une grande étoile de diamants que l’on positionne sur l’épaule ou le buste et dont l’étoile peut se détacher pour être portée en broche. Souplesse et légèreté des montures, les principes fondateurs de la collection « Bijoux de Diamants » n’ont rien perdu de leur actualité ou de leur pertinence et caractérisent les créations de CHANEL aujourd’hui.
PARAVENTS
Mademoiselle Chanel qui découvre ces paravents pour la première fois à Paris chez un antiquaire se met à les collectionner et n’imagine plus s’en passer. “La première fois que je vis un paravent de Coromandel, je m’écriai : comme c’est beau ! Je n’avais jamais dit cela d’aucun objet” raconte-t-elle (Paul Morand, L’Allure de Chanel).
Elle en tapisse les murs de ses appartements, laissant son regard s’y attarder de longues heures.
Leurs motifs de fleurs et d’oiseaux, le contraste subtil entre le noir profond de la laque, les couleurs chatoyantes et les touches d’or font écho à son vocabulaire esthétique et à sa sensibilité.
À l’occasion de cette exposition, les paravents de Coromandel de Mademoiselle Chanel sont réinterprétés dans une version contemporaine par l’artiste chinois Wu Guanzhen qui a imaginé trois paravents de laque intitulés « Lofty Mountain », « Early Spring » et « Garden of Pleasure ». Chacun d’eux met en scène les motifs du répertoire traditionnel : la montagne, les oiseaux, les fleurs tels que les voit un artiste aujourd’hui.
Le thème floral inspire aussi une somptueuse manchette de Haute Joaillerie, entièrement réversible, reprenant la structure géométrique des paravents, en or jaune et blanc 18 carats, saphirs de couleur, onyx, diamants blancs et jaunes dont un, de 3,5 carats, pivotant pour rester toujours visible au poignet. Le thème minéral se dessine sur un plastron en or jaune 18 carats, ponctué de nuages de nacre et de diamants dont un central de 6 carats.
LA CRÉATION
Au centre de l’exposition, les dessins gouachés de Patrice Leguereau, Directeur du Studio de création de la Joaillerie de CHANEL dévoilent le travail qui précède la réalisation d’une pièce. À ces premiers dessins s’ajoutent un grand nombre d’étapes qui toutes sollicitent un savoir-faire manuel d’excellence, repoussant sans cesse les limites du possible.
Les ateliers de Haute Joaillerie de CHANEL maîtrisent chacune de ces phases, de l’esquisse aux premières maquettes, de la ciselure au sertissage, du polissage et des différentes finitions jusqu’au bijou final, pièce unique d’exception née de longues heures de travail et d’une quête de perfection chaque fois renouvelée. Éternellement inspirés et visionnaires à l’image de la collection « Bijoux de Diamants » de Mademoiselle Chanel, ces bijoux expriment l’esprit créatif unique qui caractérise la Haute Joaillerie de CHANEL de 1932 à aujourd’hui.
L’exposition « Mademoiselle Privé » lève le voile sur la magie du processus créatif qui transforme le rêve de beauté en réalité, et montre comment la vision de Gabrielle Chanel se prolonge aujourd’hui tout en demeurant intemporelle. A chaque collection de Haute Couture, du croquis de Karl Lagerfeld aux savoir-faire des ateliers de CHANEL, des silhouettes de Haute Couture uniques naissent et entrent dans l’histoire de la mode. Presque cent ans après la création révolutionnaire de N°5, ce parfum mythique ne cesse d’être un symbole d’élégance et d’audace, tout comme les collections de Haute Joaillerie de CHANEL, d’une modernité absolue.
« Mademoiselle Privé », du 20 avril au 2 juin 2019
West Bund Art Center
No.2555 Longteng Ave, Shanghai
11 am – 8 pm
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos & vidéos : © CHANEL
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