Chaque année depuis 2002, en marge du calendrier mode traditionnel, CHANEL présente en décembre une collection dédiée à ses Métiers d’art pour mettre en valeur le savoir-faire de ses ateliers.
Aujourd’hui, cette collection met en lumière le dialogue créatif entre Virginie Viard, Directrice artistique des collections Mode de CHANEL et les Maisons d’art qui subliment les créations de la Maison. Pour cette collection, 12 des 33 Maisons d’Art et manufactures ont été mises à contribution.
C’est tout l’esprit du 31 rue Cambon à Paris qui a été recréé par Virginie Viard pour présenter sa collection Métiers d’art 2019/20. Cette adresse emblématique, cœur de la création de la mode de CHANEL depuis 1918, a été transposée dans la nef du Grand Palais, transformé pour l’occasion en un espace hors du temps. Les salons du 31 rue Cambon, où étaient organisés les premiers défilés de la Maison ont été reconstitués au cœur du Grand Palais. Au sein de ce lieu unique, les mannequins ont descendu le mythique escalier aux miroirs Art déco, aux marches beiges gansées de blanc. Un écrin au raffinement extrême, pour une collection sublimant les codes et l’allure de CHANEL parmi lesquels le nœud, la chaîne, le blé, le camélia, le bicolore et le double C.
LES MÉTIERS D’ART CHANEL
En décembre 2002, le premier défilé des Métiers d’Art CHANEL présente une toute première collection dans les salons haute couture de la rue Cambon. Un an plus tard, la collection CHANEL est également dévoilée rue Cambon. En décembre 2004, la Maison décide d’associer ce défilé à une ville du monde : c’est la ligne Paris-Tokyo présentée au building CHANEL Ginza à Tokyo. L’année suivante, le défilé s’envole pour New York avec sa collection Paris-New York dévoilée à la boutique CHANEL de la 57e rue. En décembre 2006, c’est au tour de la Principauté de Monaco avec la collection Paris-Monte Carlo à l’opéra de Monte-Carlo. En 2007, CHANEL dévoile Paris-Londres au 9 Place Howick à Londres ; en 2008, Paris-Moscou au théâtre Le Ranelagh de Paris et en 2009 Paris-Shanghai à Barge, le long du Bund à Shanghai. En décembre 2010, CHANEL dévoile la collection Paris-Byzance dans les salons de la rue Cambon. Un an plus tard, c’est au tour de Paris-Bombay dans la galerie Courbe du Grand Palais, puis Paris-Edimbourg au Palais de Linlithgow à Edimbourg, Paris-Dallas au Fair Park, Paris-Salzburg dans le palais de Schloss Leopoldskron à Salzburg et Paris-Rome dans les studios de Cineccita en 2015. En 2016, Karl Lagerfeld fait défiler la collection Paris-Cosmopolite, au Ritz à Paris. En 2017, le couturier prend la direction de sa ville natale et choisit la spectaculaire Philharmonie de l’Elbe pout le défilé Paris-Hambourg. En 2018, la présentation de la collection Paris-New York a été présentée au Metropolitan Museum of Art, devant le Temple de Dendour.
LEMARIÉ
PLUMASSIER ET FABRICANT DE FLEURS DEPUIS 1880
En 1880, Palmyre Coyette fonde une « fabrique de plumes pour parures ». Très vite, la Maison devient l’un des plumassiers les plus réputés de Paris, au moment où la capitale en compte alors plus de trois cents. Héron, cygne, paon, autruche, vautour, nandou, faisan, coq : les plumes les plus précieuses sont nettoyées puis teintes de toutes les couleurs, avant d’être minutieusement affinées, découpées, encollées, frisées.
Petit-fils de la fondatrice, André Lemarié rejoint l’entreprise familiale en 1946. Grâce à lui, Lemarié étend son activité aux fleurs, elle réalise aujourd’hui 40 000 chaque année. Dahlias, pivoines, œillets, anémones, pavots, tulipes, orchidées, roses se déclinent en organza, mousseline, tulle, cuir, velours. Aussi, lorsque Gabrielle Chanel imagine son camélia dans les années 1960, elle s’adresse tout naturellement à Lemarié. Façonné à la boule ou au fer à gaufrer chauffé à blanc, le célèbre camélia compte au minimum seize pétales. Sous le crayon de Karl Lagerfeld, l’accessoire emblématique de la rue Cambon ne cesse d’être revisité : tweed, satin, fourrure, papier journal, plastique, carton… Autant de défis créatifs que la Maison Lemarié relève chaque saison.
Expert en fleurs et en plumes, Lemarié excelle aussi dans la couture : de subtiles incrustations, volants romantiques, cascades de plissés, smokes sophistiqués.
Lemarié a rejoint les Métiers d’Art de CHANEL en 1996.
LESAGE
BRODEUR DEPUIS 1858 ET FABRICANT DE TWEED
Brodeurs de père en fils, les Lesage tissent leur histoire au fil de la mode. En 1924, Albert et Marie-Louise Lesage reprennent l’atelier du brodeur Michonet. Fondé en 1858, ce dernier fournit les premiers grands noms de la mode comme Charles Frederik Worth, Paquin mais aussi Madeleine Vionnet, dont l’assistante en charge des broderies n’est autre que Marie-Louise.
Inventeur de nouvelles techniques (vermicelle droit fil, système « de l’ombré » qui donne des teintes fondues), la Maison Lesage est vite réputée pour ses motifs avant-gardistes.
À la disparition de son père, en 1949, François Lesage a 20 ans quand il prend la tête de l’entreprise.
Riche de soixante quinze mille échantillons de broderie, les archives représentent la plus grande collection de broderies de couture au monde classée depuis 1858 et de fournitures extraordinaires – plus de soixante tonnes de pampilles, strass, rubans, perles, cristal irisé, cabochons sélectionnés au fil des siècles -, Lesage enrichit chaque année son précieux patrimoine d’une centaine de nouvelles broderie – trente kilos de perles et cent millions de paillettes sont utilisées par an !
Au rythme des défilés, les ateliers donnent vie aux idées, aussi extravagantes soient-elles. Héritières d’un savoir-faire unique, les petites mains agiles et inventives parent vêtements et accessoires de somptueuses broderies – exécutées à l’aiguille ou au crochet de Lunéville.
Lesage a rejoint les Métiers d’Art de CHANEL en 2002.
Depuis l’arrivée de Karl Lagerfeld chez CHANEL en 1983, les ateliers Lesage contribuent à magnifier les créations de CHANEL. Héritières d’un savoir-faire unique, les brodeuses, agiles et inventives, parent les vêtements et les accessoires de somptueuses broderies. Au cours des années 1990, animée par une volonté de diversifier ses activités, la Maison Lesage crée un atelier textile proposant des tweeds innovants, assemblages sophistiqués de fils issus des matériaux les plus divers.
Le dialogue créatif avec CHANEL se prolonge aujourd’hui sous l’impulsion de Virginie Viard.
ATELIER MONTEX
BRODEUR DEPUIS 1939
Fondée en 1939, l’Atelier Montex est le spécialiste de la broderie au crochet Lunéville (technique consistant à enfiler des perles et à fixer le fil qui les tient en un point de dentelle), à l’aiguille et des machines Cornely (permettant de piquer sur le tissu toutes sortes de matières : cordelettes, galons, paillettes…), des machines à broder centenaires, mécaniques et guidées par la main.
Montex commence par broder et vendre des soieries. Ressentant le besoin de se démarquer et de créer, un atelier de broderie est ouvert afin de réaliser directement des motifs exclusifs pour ses matières premières. De fil en aiguille, Montex se fait un nom dans l’univers de la broderie, travaille avec les grands noms de la mode, devient l’un de leurs fournisseurs attitrés.
Le fils des fondateurs, Jacques Le Monnier, rencontre une jeune étudiante en formation à l’école de mode Duperré et passionnée de broderie. Fascinée depuis son enfance en Lorraine (un des berceaux français de la broderie) par « l’envers du métier », cette jeune femme, Annie Trussart, s’est d’abord appuyée sur le savoir d’une brodeuse de sa région qui lui transmet tous les secrets de la broderie de Lunéville.
Avant de devenir directrice artistique de Montex en 1987, Annie Trussart a poursuivi dans la maison sa quête de la création : dessinatrice de talent, sa méthode est de croquer d’abord ses envies, de les coucher sur papier avant de leur donner vie à coups de crochet de Lunéville, piqûres sur machine Cornely ou point à point à l’aiguille.
L’Atelier Montex coud, pique et brode des sequins, perles, fils, éclats de cristaux multicolores et autres ornements de bois, de rhodoïd ou de plexi pour les plus grandes maisons de couture.
Montex est devenu un Métier d’Art de Chanel en 2011.
DESRUES
PARURIER DEPUIS 1929
Fondée en 1929 par Georges Desrues, la manufacture Desrues, parurier d’art, est dépositaire de savoir-faire ancestraux. Chaque jour, près de trois cents artisans, designers, maquettistes, stylistes et techniciens sculptent, dorent et émaillent des bijoux et des boutons précieux depuis plus d’un siècle au sein de son atelier de Plailly dans l’Oise. Georges Desrues a développé sa maison en introduisant de nouveaux savoir-faire comme la gravure, le polissage et la dorure.
Cette philosophie unique a fait de Desrues un artisan d’art capable de réaliser les plus beaux boutons, bijoux, éléments d’accessoires, des boucles de ceintures ou encore des fermoirs de sacs.
Les archives de la Maison sont riches de dizaines de milliers de pièces et s’enrichissent régulièrement. En quête de nouvelles matières, expérimentant sans cesse de nouvelles techniques où la manière de détourner les matériaux les plus traditionnels, la Maison Desrues s’est imposée comme un partenaire-clé des maisons de luxe.
Les premières collections de boutons pour Gabrielle Chanel sont réalisées en 1965 et rapidement, Georges Desrues devient son fournisseur attitré.
Depuis, 4 000 boutons sont fabriqués chaque jour au sein de l’atelier et, huit fois par an, une collection de 100 modèles de bijoux et d’ornements précieux.
Partenaire de CHANEL depuis 1965, Desrues est le premier Métier d’art acquis par la Maison en 1985.
MAISON MICHEL
CHAPELIER ET MODISTE DEPUIS 1936
Laboratoire créatif en perpétuelle évolution, Maison Michel est fondée en 1936 par Auguste Michel. Riche d’une tradition de l’exceptionnel, la Maison a conservé et transmis les secrets des métiers de chapelier et modiste à ses artisans. Maison Michel poursuit un dialogue créatif avec CHANEL autour des chapeaux, qui accessoirisent régulièrement les silhouettes des collections. Canotiers, voilettes, casquettes et bérets revisitent un large répertoire de formes, déclinant à l’envi les codes de CHANEL.
Laboratoire créatif en perpétuelle évolution, Maison Michel est fondée en 1936 par Auguste Michel et devient en 1968, avec l’arrivée de deux modistes talentueux, Pierre et Claudine Debard, le fournisseur préféré des plus prestigieuses maisons de mode. En 1975, Pierre Debard a l’idée de faire revivre les Weissman, ces machines qui permettent d’assembler, avec un cousu invisible, la paille des chapeaux, répondant ainsi aux demandes de la Haute Couture et de la création. Dès 1983, Karl Lagerfeld n’hésite pas à demander pour ses créations CHANEL à la Maison Michel une paille rarissime pour un canotier revisité, une voilette ornée d’un bouquet de fleurs, ou tout autre accessoire de tête précieux ou insolite…
Riche d’une tradition de l’exceptionnel, la Maison a conservé un trésor de plus de trois mille formes à l’ovale parfait et une réserve impressionnante de pailles et de feutres anciens. Tous les secrets des métiers de chapelier et modiste sont entre les mains d’artisans spécialisés et complémentaires. En reprenant Maison Michel en 1997, c’est donc un savoir-faire unique que CHANEL a voulu garder et préserver en l’ancrant dans l’avenir.
Maison Michel a rejoint les Métiers d’Art de CHANEL en 1997.
MASSARO
BOTTIER DEPUIS 1894
Fondée en 1894, la Maison Massaro a réalisé, en 1957, pour Gabrielle Chanel, la sandale bicolore. L’heure est aux talons aiguille : Mademoiselle Chanel prône le petit talon de 6 cm. Coupé dans un chevreau beige, le soulier allonge la jambe tout en faisant paraître le pied plus petit, grâce à sa pointe de satin noir. Une référence vient de naître.
Depuis, les collaborations entre Massaro et CHANEL n’ont jamais cessé. Dans les ateliers du bottier, les artisans (formier, coupeur, piqueur et ouvriers de pied) fabriquent les plus belles créations couture.
Défilé après défilé, la virtuosité du bottier répond à la créativité de Karl Lagerfeld et aujourd’hui de Virginie Viard : escarpins en plastique transparent, sandales bijoux, plates-formes en liège, bottines guêtres, talons perlés… autant de modèles éblouissants d’inventivité, de raffinement et de technicité.
Massaro a rejoint CHANEL en 2002.
GOOSSENS
ORFÈVRE DEPUIS 1950
Créée en 1950 par Robert Goossens, la maison d’orfèvrerie propose depuis 1974 des collections éponymes de bijoux et de d’objets transformant le bronze, le cristal de roche, le bois ou encore les pâtes de verre en bijoux et parures exceptionnels.
Dès son plus jeune âge, Robert Goossens s’initie au travail des métaux auprès de son père, propriétaire d’une fonderie à Paris, dans le Marais. Ses premiers pas d’apprenti le mènent dans les ateliers des grands orfèvres et joailliers parisiens, où il apprend l’art du bijou sous toutes ses formes.
Gabrielle Chanel, qui le rencontre pour la première fois en 1953, en fait rapidement l’un de ses fournisseurs attitrés, séduite par sa capacité à réinterpréter les bijoux inspirés de l’Antiquité, de Byzance ou de l’Egypte.
Grâce à cette complicité, l’or, l’argent, les métaux non précieux, le cristal de roche, le bois, les pâtes de verre n’auront plus de secrets pour le jeune orfèvre. Il ne cessera, dès lors, d’émailler de fondre et ciseler des bijoux, des objets éclectiques, inédits et paradoxaux. Gabrielle Chanel le pousse à jouer sur l’ambiguïté du vrai et du faux et surtout à repousser toujours plus loin les limites de son imagination.
Le savoir-faire et le renom de Goossens est désormais dans les mains de Patrick, fils du fondateur : « Nous ne faisons ni de la joaillerie, ni de simples bijoux de mode. Notre création n’existe que par notre liberté de ton, d’expression, et par le fait que nous avons su faire de notre formation classique une fantaisie. Et cette exigence de qualité, cette excellence restera notre marque de fabrique ».
Les ateliers Goossens ont rejoint en 2005 les Maisons d’Art de CHANEL.
CAUSSE
GANTIER DEPUIS 1892
Depuis plus de cent-vingt ans, le gantier Causse, établi à Millau dans l’Aveyron, s’applique à façonner de véritables bijoux de mains, gants et mitaines, en cuir d’agneau, de pécari, de veau, de crocodile, de python qu’elle bouscule de détails décalés, pleins d’humour et de délicatesse. Soutenue par la quatrième génération de la famille Causse, sous la houlette de CHANEL depuis 2012, la manufacture Causse perfuse ses collections de savoir-faire et d’inventivité. Préservant ainsi ce pont entre héritage et avenir made in France qui signe l’essence de chacune de ses créations.
Berceau mondial du gant, la ville de Millau a vu naître la Maison Causse en 1892. Cette année-là, Paul, Jules et Henri Causse, trois frères coupeurs et ouvriers gantiers, décident de s’installer à leur compte. Leur talent est rapidement reconnu et, tandis que Paul conserve seul la direction de la ganterie dès 1897, Jules et Henri partent aux Etats-Unis où leur savoir-faire est réclamé dans la bien-nommée ville de Gloversville, productrice à l’époque de 90 % des gants vendus outre-Atlantique. En France, Jean Causse, le fils de Paul, reprend le flambeau familial en 1935, qu’il passera lui-même en 1963 à son fils Christian, vite rejoint par son frère Jean-Paul.
Cent-vingt ans plus tard, la manufacture Causse agrandit ses ateliers jusqu’à la métamorphose apportée par la vision architecturale contemporaine de Jean-Michel Wilmotte avec, en 2005, une nouvelle manufacture en plein cœur de Millau.
Olivier Causse est le représentant de la quatrième génération de ces gantiers hors pair. Dans la lignée de la famille, aujourd’hui encore, il s’applique à enrichir le catalogue maison : aux créations glamour de ses ancêtres qui conquirent les têtes couronnées, à celles qui initièrent le lifestyle, le gant sportswear et particulièrement le gant de conduite.
Parallèlement aux créations de la maison, piquées de clous ou percées d’œillets, réchauffées de pompons, richement brodées, délacées ou laquées d’ongles métallisés, la Maison Causse a initié une série de collaborations.
Désormais la plus ancienne manufacture en activité à Millau, la Maison Causse réalise 25 000 paires de gants par an avec l’aide de quarante artisans. N’ayant cessé de protéger et d’enrichir son patrimoine technique et son savoir-faire en organisant notamment des cursus d’apprentissage dans ses ateliers, elle s’est vue décerner en 2006 le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » par le Ministère de l’Industrie et des PME. En 2012, l’UNESCO l’inscrit même à son prestigieux Inventaire des Métiers Rares.
LOGNON
PLISSEUR DEPUIS 1853
L’histoire de la Maison Lognon débute en 1853 avec Émilie Lognon, lingère de luxe sous Napoléon III, qui a l’idée de friser des étoffes avec ses fers. Ses héritiers, jusqu’à son arrière-petit-fils Gérard Lognon qui reprend en 1945 l’entreprise familiale réputée dans l’art du plissé au métier, à l’aide de moules en carton. Ce savoir-faire rare, aujourd’hui sous la houlette des Métiers d’Art de CHANEL veille à le pérenniser, tout en l’ancrant dans le 3e millénaire.
Plis couchés, plats ou creux, plis ronds, plis souples pour des effets de drapé, accordéon, plis Watteau désignant une succession de plis creux évasés dans le bas, plissé soleil aux intervalles très étroits allant en s’élargissant, plissé Fortuny inspiré du chiton grec, sans oublier les plis fantaisie, fleurs, paon, pyramide, ruban, origami, la Maison Lognon les maîtrise tous. Au fil des époques, sa capacité à ennoblir toutes sortes de tissus, soie, crêpe, tulle, mousseline, organza, velours, s’est étendue à d’autres matières, du cuir au polyester.
Née en même temps que la haute couture parisienne, l’entreprise possède un formidable patrimoine, que chaque génération a enrichi. Minutieusement archivés, plus de 3 000 motifs racontent ainsi l’immuable complicité entre Lognon et la mode. Commencés avec Gabrielle Chanel, les liens se poursuivent aujourd’hui avec les studios de création de haute couture et de prêt à porter dirigés hier par Karl Lagerfeld et aujourd’hui par Virginie Viard.
Alliant aujourd’hui techniques artisanales et digitales, le plisseur Lognon a mis au point un savoir-faire pointu. Tout commence par le motif. Soigneusement tracé sur un carton kraft, – travail artistique, qui pouvait prendre jusqu’à trois mois pour un motif sophistiqué, s’appuie aujourd’hui sur des techniques issues de l’informatique – chaque pli du dessin est ensuite cassé à la main pour former le métier qui devra être régulièrement resserré.
La gestuelle du plisseur demeure quant à elle purement artisanale. Apprise auprès d’un plisseur expérimenté, elle nécessite une absolue précision. L’étoffe doit en effet être parfaitement posée sur le métier avant de le refermer en jouant avec les poids. Seule l’expérience permet de traquer une surépaisseur ou sentir un éventuel faux-pli, le carton étant totalement opaque. Chaque métier a ses propres exigences. Refermer un plissé soleil accordéon nécessite par exemple quatre mains, parfaitement synchronisées. Placé dans une étuve, le métier passe entre 1 à 5 heures à une température variant de 85° à 100°C. Là encore, l’exactitude s’impose, fondée sur les spécificités du tissu à plisser. Refroidi durant plusieurs heures, le métier peut alors être démoulé, laissant apparaître toute la beauté du plissé et ses jeux de volumes.
Lognon rejoint les Métiers d’Art de CHANEL en 2013.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHANEL
En savoir plus au sujet METIERS D’ART
CHANEL PRÉSENTERA SA COLLECTION MÉTIERS D’ART 2024/25 À HANGZHOU
Après Manchester, CHANEL a choisi la Chine continentale pour présenter sa prochaine collection Métiers d’art 2024/25, le mardi 3 décembre …
CHANEL S’ASSOCIE À LA KING’S FOUNDATION ET LANCE UNE FORMATION EN CHAPELLERIE
CHANEL vient d'annoncer une collaboration avec la King’s Foundation au Royaume-Uni pour soutenir la transmission du savoir-faire en chapellerie. Cette …
LA COLLECTION MÉTIERS D’ART 2024/25 DE CHANEL ARRIVE EN BOUTIQUE
Retour à Manchester — retraçant le parcours de la collection Métiers d’art 2023/24 de CHANEL jusqu'à Manchester où elle a …
2 Comments
bonjour je crois que vous m’avez oublié dans vos métiers d’arts en disparition , je m’appelle monsieur Bourjot Francis et je suis le dernier lapidaire-tourneur au monde . Et personne ne reprendra pour l’instant ma taillerie fondée en 1875 . je travaille la pierre dure et la pierre fine . je travaille pour la place vendome, les antiquaires et les designers . Je suis élu “trésor vivant de la France” peut etre que mon métier vous interesse . Vous pouvez me joindre sur mon site internet www. lapidaire-tourneur.fr. a bientot le lapidaire
Bonjour,
Je n’appartient pas à la maison CHANEL, je suis juste un passionné.
Je vous conseille de prendre directement contact avec eux.
Bonne soirée