Au sein de la galerie Sackler du Métropolitan Museum of Art, les tops ont foulé un catwalk autour du Temple d’Isis de Dendur, bordé d’un sphinx en majesté.
La collection des Métiers d’art 2018-19 Paris-New York a trouvé son inspiration en Égypte.
“La civilisation égyptienne m’a toujours fasciné : je m’inspire d’une idée, celle que je me fais” explique Karl Lagerfeld.
Karl Lagerfeld qui a l’habitude d’insuffler de la modernité dans des références anciennes, a livré une vision hollywoodienne de l’Égypte ancienne avec un côté glamour, à la façon du film « Cléopâtre » de Joseph Mankiewicz (1963) avec Elizabeth Taylor.
Le couturier a mélangé l’ADN de CHANEL à celui des pharaons, notamment en superposant tailleur et jupe par-dessus la traditionnelle longue robe blanche des femmes égyptiennes représentées sur les fresques murales de l’époque.
Avec cette collection, les petites mains des ateliers ont, une fois encore, fait des prouesses et leurs savoir-faire uniques, de ces pectoraux richement ornés aux pierres semi-précieuses d’une bretelle de robe.
Karl Lagerfeld montre aussi qu’il sait jouer du clinquant et du doré, avec notamment ces collants couleur or mais sans jamais verser dans l’outrance.
La collection des Métiers d’art 2018-19 est pleine de références aux épouses des pharaons, aux princesses nubiennes, aux hiéroglyphes des bas-reliefs et aux bijoux du Moyen Empire mais elle fait également de nombreux clins d’œil à la ville de New York et à ses rues gorgées de graffitis.
“Beaucoup de gens l’oublient mais New York regorge de design et d’art égyptien, ce qui prouve la puissance intemporelle de cette culture” rappelle Karl Lagerfeld.
L’OR, LA COULEUR DE LA COLLECTION
Les couleurs principales de la collection étaient le blanc et, surtout, l’or qui a envahi tout le défilé, des bottes surpiquées aux chapeaux-couronnes en cuir, en passant par les innombrables bijoux, colliers, bracelets…
L’or est partout : celui, solaire du dieu Ra, comme celui cher à Gabrielle Chanel.
“L’or était une couleur fondamentale pour les Égyptiens. Idéal pour les bottes, mais pas pour les collants, qui peuvent donner une allure plutôt cheap à la silhouette” explique le couturier.
Patiné, craquelé, flamboyant, étincelant, l’or vient habiller le tweed qui se décline en blanc, beige ou noir et s’imprime sur des matières telles que le cuir.
UNE DÉMONSTRATION D’ARTISANAT FRANÇAIS
Le premier look, porté par Vittoria Ceretti est une veste en tweed tramé d’or à la forme boxy et une jupe courte croisée, clin d’œil au pagne chendjit égyptien, passées sur une longue sous-robe collante blanche “comme sur les bas-reliefs” précise Karl Lagerfeld.
Le dernier et 85e look est un bustier de marqueterie de plumes aux arrondis dorés, réalisé par la Maison Lemarié, sur une robe de tulle noir.
Entre les deux, les cachemires incrustés de paillettes aux accents eighties du fournisseur écossais historique Barrie (l’un porté par Pharrell Williams, les tuniques brodées de métal et de galon par Montex et Lesage, les robes de soirée en mesh bijouté greffées d’un pectoral en cuir patiné ou en pâte de verre asymétrique.
Les tailleurs associent des vestes aux carrures cubiques et des jupes portefeuilles à pans arrondis qui évoquent la carapace d’un scarabée.
Les marqueteries de plumes de la maison Lemarié dessinent des motifs abstraits rehaussés de bleu lapis-lazuli et de rouge cornaline.
L’or, toujours l’or, donne de la densité aux manches subtilement plissées par Lognon.
Les robes des servantes de Râ et d’Horus se déploient en soir de mousseline.
Les brodeurs ont posé sur les robes diaphanes des granités de pierres et de strass sur fond or qui imitent la texture d’un reptile et transforment le corps en bijou.
Des kilts ornés de pharaons sont revisités en jupes somptueuses, des mailles couleur or vieilli, des médaillons de tissu et des mini-robes métalliques à carreaux.
Sekhmet, la puissante déesse lionne, se retrouve en motif d’un incroyable manteau de maille rebrodé sans nul doute destiné à une grande prêtresse de la mode.
A noter enfin, cette robe portefeuille taillée dans un faux croco.
HIÉROGLYPHES CONTEMPORAINS
L’artiste de graffiti Cyril Kongo a dessiné des imprimés multicolores en référence à New York et à l’Egypte ancienne, qui se déclinent sur les looks de la collection Métiers d’art 2018-19.
ROBE DE BRODERIES PAR L’ATELIER MONTEX
Dans un jeu de superposition, une robe bijoux, création du brodeur Montex, se porte sur une longue robe blanche transparente rappelant les silhouettes de l’Egypte ancienne.
INSPIRATION NEW-YORKAISE
“New York, c’est une énergie et un mélange de cultures, c’est très stimulant.” dit Karl Lagerfeld.
Le directeur artistique de la Maison multiplie les clins d’œil à la rue new-yorkaise : une veste aviateur en denim et un jeans aux patchs ton sur ton se marient à un haut à l’imprimé street art.
LES BOTTES DORÉES PARIS-NEW YORK DE MASSARO
Les bottes dorées illustrent le dialogue créatif permanent entre les Maisons d’art. Réalisées par le bottier Massaro, les bottes en cuir embossées se parent de talons bijoux, créations du parurier Desrues et de l’orfèvre Goossens.
LES BRODERIES NEW-YORKAISES DE MONTEX
Reprenant les lignes du bijou imaginé par Gabrielle Chanel dans les années 20, la « skyline » est réinterprétée par le brodeur Montex sur les robes Métiers d’art 2018/19.
UNE TOUCHE D’OR PAR MAISON MICHEL
Pour la collection Métiers d’art 2018/19, le chapelier et modiste Maison Michel a réalisé des canotiers au bord rabattu qui se déclinent dans des cuirs et tweeds dorés.
MARQUETERIE DE PLUMES PAR LA MAISON LEMARIÉ
Le plumassier a dessiné une réinterprétation graphique des motifs égyptiens au travers de marqueteries de plumes, reflet du savoir-faire de la Maison Lemarié.
LES MAILLES PARIS-NEW YORK
Feuilles de papyrus et hiéroglyphes se mélangent pour créer les motifs des pulls de la collection Métiers d’art 2018/19.
DÉCLINAISONS DORÉES
Symbole de l’Egypte ancienne, l’or se diffuse dans la collection Paris-New York. Reflet des rayons du soleil, il apporte sa luminosité sur les broderies, tweeds, bijoux et accessoires Métiers d’art 2018/19.
COLLECTION PARIS-NEW YORK : NOUVELLES TEXTURES
CHANEL ayant annoncé renoncer à utiliser des peaux exotiques, Karl Lagerfeld explore de nouveaux matériaux : les cuirs embossés à l’aspect exotique ajoutent du relief aux looks et accessoires de la collection Métiers d’art 2018/19.
LES PLASTRONS OUSEKH
Amulette réservée aux femmes et aux hommes de haut rang, le col Ousekh, véritable collerette plastron, s’habillait à l’origine de plusieurs rangées de perles et de chaînes en or. C’est une version ultra moderne que CHANEL dévoile avec des cols impressionnants, un perfecto en cuir retravaillé ou même une robe grand soir.
LE SCARABÉE, EMBLÈME ÉGYPTIEN
L’ultime clin d’œil de Karl Lagerfeld à cette époque antique reste le scarabée. Perlé, matelassé, strassé, coloré, il ponctue chaque silhouette longiligne, rappelant qu’il est un symbole cyclique du soleil qui renaît tous les jours…
DES SACS D’INSPIRATION ÉGYPTIENNE
Parmi les sacs, notons une pyramide et une minaudière scarabée. “J’ai toujours adoré ça. Dans les années 1920 et 1930, c’était la mode des bijoux en forme de scarabée. Cartier en a fait des sublimes.” dit Karl Lagerfeld. Ici, en boucle de ceinture ou en collier, l’insecte est l’œuvre de la maison Goossens d’après un moule de son fondateur, Robert Goossens.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHANEL
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