La tubéreuse, une plante fascinante à bien des égards, est l’une des fleurs les plus envoûtantes du règne végétal. Connue sous son nom scientifique Polianthes tuberosa, elle se distingue par ses longues tiges qui culminent à plus d’un mètre du sol, ornées d’une vingtaine de fleurs blanches d’une beauté envoûtante. Originaire d’Amérique latine, et plus particulièrement du Mexique, cette plante a traversé les siècles en étant associée tantôt à des charmes interdits, tantôt à des symboles de sensualité. Ses effluves capiteux et narcotiques lui ont valu, dans de nombreuses cultures, la réputation de perturber les sens.
Dans la Renaissance, par exemple, on interdisait aux jeunes filles de traverser seules un champ de tubéreuses par crainte que leurs parfums entêtants ne les corrompent. Cet imaginaire autour de la tubéreuse a perduré, la rendant aussi intrigante qu’irrésistible. Elle a été adoptée par les Aztèques, qui l’utilisaient pour agrémenter leur chocolat, avant de devenir l’une des fleurs favorites du roi Louis XIV, embaumant les couloirs de Versailles.
Symbole de volupté et de sensualité, la tubéreuse, parfois appelée « Jacinthe des Indes », fascine aussi bien les botanistes que les parfumeurs. À Grasse, elle occupe une place particulière dans l’histoire de la parfumerie, ayant été initialement utilisée pour masquer les odeurs fortes des tanneurs de cuir avant de s’imposer comme une matière première précieuse des créations olfactives.
Aujourd’hui, utilisée par la Maison CHANEL, la tubéreuse continue de séduire par son parfum unique et complexe, qui mêle des notes fleuries, crémeuses et presque hypnotiques. Elle est cultivée dans les champs de Pégomas en Provence par la famille Mul, perpétuant une tradition vieille de plusieurs siècles. Ce patrimoine florissant fait de la tubéreuse une fleur intemporelle, ancrée dans l’histoire tout en restant au cœur des créations modernes de parfumerie.
Élégante et gracile, d’un blanc opalescent, la tubéreuse est considérée comme la fleur
la plus parfumée du règne végétal. Elle déploie une effluve mystérieuse, chaude et pénétrante,
miellée et voluptueuse qui se régénère dès le coucher du soleil et ce durant 2 nuits.
LA TUBÉREUSE DANS L’HISTOIRE
La tubéreuse, aujourd’hui vénérée pour ses qualités olfactives uniques, possède une histoire riche et fascinante, marquée par des voyages à travers les continents et des évolutions taxonomiques complexes. Originaire du Mexique, elle est profondément ancrée dans la culture aztèque, où elle était utilisée non seulement pour son parfum, mais aussi pour agrémenter des mets comme le chocolat. Cette plante a fait son chemin vers l’Europe au XVIe siècle, à l’époque des grandes explorations, et s’est rapidement acclimatée dans diverses régions, en particulier en France et en Inde, où elle prospère encore aujourd’hui.
Évolution de son nom botanique
La classification scientifique de la tubéreuse a connu de nombreuses transformations au fil des siècles. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que le célèbre botaniste suédois Carl von Linné lui a attribué son nom binomial scientifique : Polianthes tuberosa. Ce nom faisait référence à sa capacité à développer une tige florale robuste et tubulaire à partir d’un bulbe. Cependant, la tubéreuse a été sujette à plusieurs révisions taxonomiques. D’abord classée dans le genre Hyacinthus en raison de la ressemblance de ses fleurs avec la jacinthe, elle a ensuite été déplacée dans la famille des Agavaceae à la fin du XXe siècle. En 2017, le nom Agave amica a été officiellement adopté, confirmant ses racines au sein du genre Agave.
Cette complexité dans la nomenclature botanique reflète l’évolution de la science et les découvertes liées à la génétique des plantes. Elle illustre également la diversité des cultures et des perspectives à travers lesquelles la tubéreuse a été perçue au fil des siècles. De plus, son intégration dans différentes langues et cultures a généré une multitude de noms vernaculaires : « tubéreuse » en français, « tuberose » en anglais, « ajnigandha » en Inde, et « omixochit » en nahuatl, qui signifie « fleur os » chez les Aztèques.
La tubéreuse en parfumerie
Bien que la tubéreuse soit une fleur précieuse dans la parfumerie moderne, son histoire dans ce domaine remonte à des siècles. Elle a d’abord été utilisée dans la ville de Grasse, en France, non pas pour créer des parfums directement, mais pour masquer les odeurs des tanneries. Grâce à ses notes puissantes et envoûtantes, elle est rapidement devenue une fleur clé dans la tradition parfumée de Grasse, aux côtés du jasmin et de la rose Centifolia.
Cependant, c’est avec CHANEL que la tubéreuse trouve une place de choix dans l’histoire moderne de la parfumerie. En 1922, Ernest Beaux, le légendaire parfumeur de la Maison, l’incorpore dans le parfum N°22, un an après la création du célèbre N°5. Bien que la tubéreuse soit utilisée de manière subtile et en pointillisme, elle apporte une féminité douce et suave à la composition. Ses notes crémeuses et opulentes la rendent idéale pour enrichir les accords fleuris.
Pendant le XXe siècle, cependant, l’utilisation de la tubéreuse dans la parfumerie de CHANEL reste discrète. Elle n’est pas aussi omniprésente que d’autres fleurs blanches, comme le jasmin ou la fleur d’oranger. Toutefois, en 2011, la Maison décide de relancer la culture de la tubéreuse dans les champs de Pégomas en Provence, renouant ainsi avec son héritage provençal.
La tubéreuse à Versailles et au-delà
En dehors de son rôle dans la parfumerie, la tubéreuse a marqué l’histoire des cours royales, notamment celle de Louis XIV, où elle était particulièrement prisée pour ses arômes puissants. Durant le règne du Roi Soleil, ses jardiniers cultivaient près de 10 000 bulbes dans les jardins du Trianon. Les émanations sensuelles de la fleur étaient omniprésentes dans les couloirs du château de Versailles, renforçant l’aura de luxe et de volupté qui entourait la cour royale.
La tubéreuse a également influencé d’autres régions et cultures. Elle a été introduite en Inde au XVIe siècle, où elle est aujourd’hui cultivée en abondance. Dans ce pays, elle est surtout appréciée pour ses qualités ornementales : tressée en guirlandes, elle décore les temples et les coiffures lors des mariages et des célébrations. L’Inde est désormais le premier producteur mondial de tubéreuse, avec environ 16 000 hectares dédiés à sa culture, bien que seulement 10 % soient destinés à la parfumerie.
Un voyage botanique et culturel
L’histoire de la tubéreuse est riche en récits et en légendes, marquée par son voyage du Nouveau Monde vers l’Europe et l’Asie. En France, plusieurs versions racontent comment elle est arrivée sur le sol provençal. Certains affirment qu’un prêtre français a introduit la fleur près de Toulon en 1531, tandis que d’autres soutiennent qu’un médecin espagnol en a apporté des bulbes en 1594. Quelle que soit la réalité historique, il est certain que la tubéreuse a rapidement captivé les botanistes et les parfumeurs européens.
Au XVIIe siècle, elle devient un symbole de raffinement et de séduction, embaumant les jardins royaux et inspirant de nombreuses œuvres d’art et de littérature. Sa réputation sulfureuse et ses effluves charnels lui valent d’être associée à la passion et au mystère, une image qui perdure dans l’imaginaire collectif jusqu’à aujourd’hui.
Le débulbage : De novembre à décembre, en prévision de l’hiver,
les bulbes sont arrachés et mis à l’abri du froid. Recouverts de terre, ils sont nettoyés et dédoublés.
Cette opération consiste à séparer les bulbes, pour ne conserver que quatre « bulbillons » autour du bulbe : les plus jeunes sont placés en pépinière pour être “nourris” jusqu’à ce qu’ils puissent être replantés,
et les plus gros sont remisés en cave pour éviter tout départ de végétation.
LA CULTURE DE LA TUBÉREUSE
La culture de la tubéreuse, bien que souvent éclipsée par des fleurs plus connues, comme la rose ou le jasmin, représente un savoir-faire précieux et délicat qui demande à la fois expertise et patience. Cultivée aujourd’hui dans plusieurs régions du monde, notamment en Inde, au Mexique et en France, la tubéreuse est une fleur exigeante, dont la culture nécessite des conditions climatiques spécifiques et des techniques adaptées pour révéler toute la richesse de son parfum. La Maison CHANEL, en partenariat avec la famille Mul, a su relancer la culture de la tubéreuse en Provence, à Pégomas, rétablissant ainsi une tradition ancienne et contribuant à la sauvegarde d’une plante florale historique.
La renaissance de la tubéreuse en Provence
Si la tubéreuse est aujourd’hui principalement cultivée en Inde, sa présence en Provence est le fruit d’un partenariat précieux entre la Maison CHANEL et la famille Mul, des agriculteurs engagés dans la culture de fleurs pour la parfumerie depuis des décennies. La relance de cette culture en 2011 représente un tournant pour CHANEL, marquant une volonté de préservation du patrimoine floral de Grasse, berceau de la parfumerie française.
La décision de relancer la culture de la tubéreuse en Provence est née d’une opportunité unique. À la fin des années 2000, l’un des derniers cultivateurs de tubéreuses dans la région cessa son activité, laissant la fleur presque disparaître du paysage provençal. CHANEL, attaché à l’idée de maintenir la diversité florale de ses matières premières, décide alors de racheter la totalité des bulbes restants afin de préserver cette tradition presque perdue. Cet acte de sauvegarde allait bien au-delà de la simple production de parfum. Il s’agissait de réhabiliter un savoir-faire séculaire, en danger de tomber dans l’oubli.
La famille Mul, partenaire historique de CHANEL depuis 1987 pour la culture de fleurs, telles que le jasmin et la rose Centifolia, a joué un rôle clé dans cette renaissance. En collaboration avec CHANEL, ils ont mis en place des pratiques agricoles durables pour favoriser la culture de la tubéreuse dans le climat provençal, tout en respectant les méthodes traditionnelles qui garantissent la qualité olfactive exceptionnelle de la fleur.
Les conditions de culture : un art délicat
La culture de la tubéreuse est loin d’être simple. Cette fleur délicate requiert des soins particuliers, des conditions climatiques spécifiques, et une attention soutenue à chaque étape de son cycle de vie. La tubéreuse est particulièrement sensible aux variations climatiques et demande un sol bien drainé, une irrigation contrôlée, et une gestion rigoureuse des bulbes.
La première difficulté pour les cultivateurs est que la tubéreuse est une plante gélive, c’est-à-dire qu’elle ne supporte pas le gel. En Provence, où les hivers peuvent être rudes, il est nécessaire d’arracher les bulbes à la fin de chaque saison, avant l’arrivée des premières gelées, pour les préserver. Ces bulbes sont ensuite stockés dans des conditions spécifiques jusqu’au printemps suivant, où ils sont replantés. Cette opération laborieuse, bien qu’indispensable, ajoute une complexité à la culture de la tubéreuse, rendant chaque récolte particulièrement précieuse.
La tubéreuse exige également une gestion attentive de l’irrigation. Autrefois, les cultivateurs utilisaient la méthode d’immersion des buttes pour arroser les fleurs. Cependant, la famille Mul et CHANEL ont adopté des techniques plus modernes et écologiques, telles que la micro-irrigation en goutte-à-goutte. Cette méthode, beaucoup plus économe en eau, permet de maintenir les plantes dans des conditions optimales tout en minimisant la consommation des ressources, ce qui est crucial dans une région où l’eau peut parfois se faire rare.
La récolte : Un travail de patience
La récolte de la tubéreuse est un autre aspect clé qui requiert une grande précision. Elle a lieu entre le mois d’août et le mois de novembre, en fonction des conditions météorologiques. Contrairement à d’autres fleurs qui peuvent être récoltées en une seule fois, la tubéreuse doit être cueillie manuellement, fleur par fleur, lorsque les boutons sont à maturité. Ce processus est laborieux, mais nécessaire pour préserver la qualité des fleurs et garantir qu’elles dégagent toute leur richesse olfactive.
Les cueilleurs saisissent délicatement la hampe florale entre le pouce et l’index pour retirer les fleurs écloses sans abîmer les boutons encore fermés. Une attention particulière est accordée à chaque fleur pour éviter que ses pétales fragiles ne se mélangent à d’autres effluves qui pourraient parasiter son parfum. Une fois récoltées, les fleurs de tubéreuse sont immédiatement placées dans des sacs de jute réservés exclusivement à cette plante pour préserver la pureté de leur fragrance.
Cette récolte minutieuse et respectueuse est l’une des raisons pour lesquelles la tubéreuse cultivée à Pégomas se distingue de celle produite dans d’autres régions du monde. À Pégomas, la hauteur des tiges de tubéreuse, qui peuvent atteindre 1,50 m, facilite la cueillette, permettant aux travailleurs de cueillir les fleurs sans trop se pencher, préservant ainsi à la fois les plantes et le bien-être des cueilleurs.
La transformation : de la fleur à l’extrait
Une fois récoltées, les fleurs de tubéreuse ne perdent pas immédiatement leur capacité olfactive. Contrairement à certaines fleurs dont l’odeur s’estompe rapidement après la cueillette, la tubéreuse continue de libérer ses effluves envoûtants pendant près de quarante-huit heures, notamment à la tombée de la nuit. Cette particularité permet aux parfumeurs de capturer toute la complexité de son parfum lors du processus de transformation.
Le processus de transformation, qui se déroule à proximité des champs de Pégomas, est une véritable alchimie olfactive. La Maison CHANEL utilise des méthodes uniques et secrètes pour extraire l’essence de la tubéreuse, garantissant ainsi un extrait d’une qualité exceptionnelle. Ce processus complexe, réalisé avec soin, permet de conserver l’intégrité des propriétés olfactives de la fleur. Grâce à cette transformation délicate, la tubéreuse se déploie dans toute sa splendeur, révélant un parfum opulent, crémeux et envoûtant, qui capture l’essence même des champs de Pégomas.
Un savoir-faire préservé et transmis
Le partenariat entre CHANEL et la famille Mul ne se limite pas à la culture de la tubéreuse, il s’inscrit dans une démarche plus large de préservation des savoir-faire locaux et du patrimoine culturel de la région de Grasse. Cette collaboration incarne la volonté de CHANEL de garantir l’excellence en matière de parfumerie tout en respectant les traditions agricoles locales.
À partir des bulbes transmis en 2011, CHANEL et la famille Mul ont réussi à multiplier les plants de tubéreuses, passant de 30 000 bulbes à environ 250 000 aujourd’hui, tous issus des bulbes d’origine. Cette multiplication a permis d’étendre la culture de la tubéreuse sur 1,5 hectare, tout en respectant les cycles naturels de la plante. En replantant chaque année les bulbions (nouveaux bulbes formés autour des bulbes mères), ils assurent la continuité de cette culture, garantissant une production durable et de haute qualité.
La culture de la tubéreuse à Pégomas, avec ses méthodes traditionnelles et ses innovations modernes, représente ainsi un modèle de durabilité et de transmission des savoir-faire. Grâce à cette démarche, CHANEL parvient à concilier l’excellence de la parfumerie avec la préservation de pratiques agricoles ancestrales, tout en respectant l’environnement et les conditions spécifiques à la région provençale.
La plantation : C’est au printemps, en avril, que le cycle repart
et que les bulbes sont remis en terre.
Ils sont plantés par rangs de six et fleuriront d’août à novembre.
LA TUBÉREUSE ET LES PARFUMS CHANEL
La tubéreuse, bien que discrète dans l’histoire des créations de la Maison CHANEL, a toujours joué un rôle subtil, mais essentiel dans l’élaboration des parfums les plus raffinés de la marque. La tubéreuse, en raison de ses caractéristiques olfactives uniques, appartient à la famille des fleurs blanches, aux côtés du jasmin, de la fleur d’oranger et de l’ylang-ylang, qui constituent le cœur de l’identité olfactive de CHANEL. Cependant, son utilisation dans les compositions est souvent restée mesurée, presque en arrière-plan, afin d’apporter des nuances délicates sans jamais dominer la fragrance.
La tubéreuse : une présence subtile et nuancée
Historiquement, la tubéreuse n’a pas toujours occupé une place prépondérante dans la parfumerie de CHANEL. Elle a été introduite pour la première fois en 1922 par Ernest Beaux, le premier parfumeur de la Maison, dans le parfum N°22, une déclinaison plus florale et douce du mythique N°5. Dans cette composition, la tubéreuse ne s’impose pas de manière flagrante, mais agit comme un modificateur subtil, apportant une touche de féminité et de rondeur aux notes florales. C’est ce rôle de soutien, presque en filigrane, qui a longtemps caractérisé la tubéreuse chez CHANEL.
Dans le célèbre parfum Gardénia, créé en 1925 par Gabrielle Chanel et Ernest Beaux, la tubéreuse est à nouveau utilisée pour renforcer les accords fleuris. Toutefois, le gardénia, qui ne peut être extrait de manière naturelle, est souvent reconstitué par un habile mélange d’autres fleurs, dont la tubéreuse et la fleur d’oranger. Ainsi, même sans être au centre de la composition, la tubéreuse contribue à créer des accords complexes et opulents qui enrichissent l’ensemble du parfum.
La renaissance de la tubéreuse chez CHANEL
Le renouveau de l’utilisation de la tubéreuse chez CHANEL commence en 2011, lorsque la Maison décide de relancer la culture de cette fleur dans les champs de Pégomas, en collaboration avec la famille Mul. Cette initiative marque un tournant dans la place de la tubéreuse au sein de l’identité olfactive de CHANEL, puisqu’elle devient un ingrédient central dans la création d’un extrait unique, exclusif à la Maison.
Cette tubéreuse cultivée en Provence se distingue nettement de celle produite en Inde ou ailleurs. L’extrait de tubéreuse de Pégomas se révèle être plus frais, plus végétal, avec des accents floraux immédiats, tandis que l’extrait traditionnel provenant d’Inde, par exemple, présente des notes plus vertes et cuirées. Cette différence olfactive est cruciale dans le travail du parfumeur, car elle permet de jouer sur les contrastes et d’apporter une nouvelle dimension aux compositions.
La tubéreuse dans GABRIELLE CHANEL
Le parfum GABRIELLE CHANEL, lancé en 2017, est la première création à mettre en avant l’extrait exclusif de tubéreuse cultivée à Pégomas. Dans ce parfum, la tubéreuse occupe une place centrale aux côtés d’autres fleurs blanches emblématiques de la Maison, telles que le jasmin, la fleur d’oranger et l’ylang-ylang. Ce bouquet blanc confère au parfum un caractère mémorable, avec une opulence florale qui laisse derrière lui un sillage captivant et lumineux.
Dans GABRIELLE CHANEL, la tubéreuse n’est plus simplement un modificateur subtil, mais une composante essentielle du cœur du parfum. Elle apporte une profondeur crémeuse et sensuelle qui amplifie la richesse des autres fleurs tout en conservant une élégance discrète, fidèle à l’esprit de CHANEL. La combinaison de ces fleurs blanches crée une symphonie olfactive harmonieuse, où chaque note se complète pour former un tout parfaitement équilibré.
Un ingrédient rare et précieux
La culture de la tubéreuse à Pégomas confère à cette fleur une dimension encore plus précieuse. Avec seulement 1,5 ha de terrain dédié à sa culture, la production reste limitée, renforçant l’aspect exclusif de cet ingrédient dans les créations de CHANEL. La particularité de la tubéreuse de Grasse, au-delà de sa rareté, réside dans sa capacité à offrir un extrait unique en son genre, qui se distingue des autres variétés disponibles sur le marché.
En dépit de cette rareté, CHANEL ne cherche pas à utiliser la tubéreuse dans sa forme la plus littérale. Fidèle à son approche abstraite de la parfumerie, la Maison n’exploite pas la tubéreuse comme une note isolée ou dominante. Elle l’intègre toujours dans des compositions sophistiquées, où elle se marie avec d’autres ingrédients pour créer des parfums signatures. La tubéreuse, bien que puissante et opulente, est ici subtilement maîtrisée, apportant sa richesse sans jamais éclipser les autres composants.
Un ingrédient d’avenir
L’avenir de la tubéreuse chez CHANEL reste prometteur, même si la production reste limitée en raison de la taille restreinte des champs. L’extrait de tubéreuse, en tant qu’ingrédient précieux, continuera probablement à jouer un rôle clé dans les créations olfactives de la Maison. CHANEL, qui privilégie l’authenticité et l’excellence, a su redonner vie à cette fleur autrefois négligée en Provence, tout en la plaçant au cœur de son patrimoine parfumé.
Dans cet équilibre subtil entre tradition et modernité, la tubéreuse, avec ses notes à la fois crémeuses, végétales et charnelles, incarne parfaitement l’essence de CHANEL : une marque intemporelle, qui respecte les traditions tout en innovant sans cesse dans le monde de la parfumerie.
La cueillette : D’août à novembre, bien avant le soleil mordant, femmes et hommes œuvrent
pour cueillir les délicates fleurs tout juste épanouies.
Les fleurs sont ensuite rassemblées avec précaution dans des sacs en toile de jute.
FAITS DIVERS ET CULTURELS AUTOUR DE LA TUBÉREUSE
La tubéreuse ne se limite pas à son rôle dans la parfumerie moderne, elle est également une fleur fascinante qui a marqué l’histoire, les traditions, et l’imaginaire collectif à travers différentes cultures et époques. Portant en elle des symboles de sensualité, de mystère et même de danger, cette fleur capiteuse a accumulé des légendes et des anecdotes qui en font bien plus qu’un simple ingrédient de parfumerie. Dans ce chapitre, nous explorerons ces aspects culturels et symboliques qui entourent la tubéreuse, ainsi que son rôle dans les mythes, les croyances populaires et les pratiques artistiques.
La réputation de la tubéreuse : entre fascination et crainte
Dès l’époque de la Renaissance, la tubéreuse jouit d’une réputation sulfureuse. Ses effluves puissants, parfois qualifiés de narcotiques, étaient considérés comme dangereux, en particulier pour les jeunes femmes. On disait que le parfum de la tubéreuse pouvait ébranler la morale et éveiller des désirs interdits. Ainsi, il était interdit aux jeunes filles de traverser seules les champs de tubéreuses, par crainte que leur fragrance enivrante ne les corrompe. Cette idée de la tubéreuse comme fleur de la tentation et de la sensualité a perduré au fil des siècles, en renforçant son association avec des charmes interdits et le plaisir des sens.
En France, la maîtresse de Louis XIV, la duchesse Louise de La Vallière, aurait laissé des brassées de tubéreuses fleurir dans sa chambre malgré sa grossesse. Ce geste était à la fois un défi aux croyances de l’époque, qui associaient le parfum de la tubéreuse à un danger pour les femmes enceintes, et une manière de masquer son état pour éviter les soupçons de la reine.
Le symbolisme de la tubéreuse dans le monde
La tubéreuse, présente sur plusieurs continents, porte des significations diverses et variées selon les cultures. En Inde, par exemple, elle est largement utilisée lors des mariages et des cérémonies religieuses. Les guirlandes de tubéreuses sont tressées pour orner les temples, les autels et les coiffures des femmes, marquant ainsi la pureté et la beauté. Symbole d’union et de fertilité, la tubéreuse occupe une place centrale dans les rituels traditionnels indiens.
Dans la culture aztèque, la tubéreuse, appelée omixochitl en nahuatl (qui signifie « fleur os »), était utilisée à des fins spirituelles et décoratives, notamment pour agrémenter le chocolat, boisson sacrée des dieux. Cette fleur, déjà prisée pour ses qualités ornementales et olfactives, symbolisait la vitalité et la régénération dans les cultures précolombiennes.
Pour les Lacandons, un peuple autochtone descendant des Mayas, la tubéreuse possède une signification encore plus profonde. Selon leurs croyances, la fleur est à l’origine de la création du monde. Ils racontent que c’est au creux de ses pétales que sont nés les dieux ancestraux, faisant de la tubéreuse une matrice fertile à l’origine de toute vie.
La tubéreuse dans l’art et la littérature
La tubéreuse, en raison de son parfum enivrant et de sa beauté mystérieuse, a également inspiré de nombreuses œuvres d’art et de littérature à travers les âges. Dans la peinture, elle apparaît dès le XVIIe siècle dans des représentations symboliques, notamment dans des œuvres religieuses. Un exemple marquant est celui de l’artiste Pierre Puget, qui, en 1658, remplace le lys traditionnel par la tubéreuse dans son tableau L’Annonciation, une œuvre destinée à une chapelle à Aix-en-Provence. Ce geste, qui peut sembler anodin, est révélateur de la fascination naissante pour cette fleur exotique, nouvellement introduite en Europe.
Dans la littérature, la tubéreuse incarne souvent l’opulence, la sensualité et le mystère. Son parfum est utilisé pour évoquer des atmosphères chargées de passion et de séduction. Elle devient ainsi une métaphore puissante pour représenter des états émotionnels intenses, allant de l’amour à l’extase, en passant par le danger et la transgression.
La tubéreuse et les jardins de nuit
À l’époque victorienne, en Angleterre, la tradition des Moon Gardens se développe. Ces jardins étaient spécialement conçus pour être appréciés la nuit, lorsque certaines fleurs blanches, dont la tubéreuse, déploient tout leur éclat sous la lumière de la lune. La tubéreuse, avec ses fleurs blanches éclatantes et son parfum nocturne intense, y occupait une place privilégiée. Ce concept de jardin de nuit reflète la manière dont la tubéreuse, en tant que fleur de l’ombre, est associée à des expériences sensorielles mystérieuses et poétiques. Ses fleurs, en se nourrissant des rayons lunaires, semblaient décupler leur pouvoir d’attraction, envoûtant les visiteurs nocturnes.
La pesée : la cueillette est transférée directement à
l’usine, où les fleurs sont pesées sans attendre.
La pollinisation et le cycle nocturne de la tubéreuse
L’une des particularités fascinantes de la tubéreuse réside dans son cycle de pollinisation. Contrairement à de nombreuses autres fleurs, elle libère ses molécules odorantes avec plus d’intensité à la tombée de la nuit. Cela s’explique par le fait qu’elle est principalement pollinisée par le sphinx, un papillon nocturne. Ce mécanisme naturel, propre à la tubéreuse, lui permet d’attirer ce pollinisateur spécifique, garantissant ainsi la pérennité de l’espèce. Ce cycle nocturne renforce encore l’image de la tubéreuse comme une fleur mystérieuse, profondément liée à l’obscurité et à la nuit.
La tubéreuse et le calendrier républicain français
Un fait méconnu, mais intéressant dans l’histoire de la tubéreuse est son inclusion dans le calendrier républicain français instauré après la Révolution française. Dans ce calendrier, chaque jour était associé à une plante ou à un objet de la nature, et le « jour de la tubéreuse » correspondait au sixième jour du mois de fructidor (fin août). Cette inclusion symbolise l’importance accordée à cette fleur, même dans un contexte laïque et révolutionnaire, soulignant ainsi sa place durable dans le patrimoine botanique et culturel français.
La tubéreuse, fleur de luxe et d’exception
De par sa rareté et son coût de production élevé, la tubéreuse a toujours été une fleur associée au luxe. En parfumerie, son extrait est considéré comme l’un des plus coûteux en raison de la faible quantité de fleurs nécessaires pour obtenir de petites quantités d’essence. Pour obtenir un kilo d’extrait, il faut environ une tonne de fleurs. Cela fait de la tubéreuse un ingrédient réservé aux compositions de haute parfumerie, contribuant à son image de fleur luxueuse et précieuse. Ce caractère exceptionnel s’inscrit dans la lignée des pratiques de la haute parfumerie, où chaque ingrédient doit être choisi avec soin pour offrir des nuances olfactives uniques et raffinées.
L’extraction : Les pétales sont versés dans l’extracteur avant d’être transformés.
Un procédé innovant, adapté à la fragilité des fleurs de tubéreuse de Grasse,
leur permettra de délivrer le meilleur de leur parfum voluptueux.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHANEL
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