On l’aperçoit parfois au détour d’un front row, puis elle disparaît aussitôt sous un revers de veste : la Première Galon n’a pas besoin d’insister. Elle se reconnaît à sa manière d’attraper la lumière, à ce contour net qui fixe le regard avant de s’effacer. CHANEL ne propose pas ici un effet passager, mais la traduction d’un geste d’atelier en objet de temps : prendre un galon, l’élément qui souligne et structure un vêtement, et l’élever au rang d’architecture de bracelet. Le résultat est fidèle à l’esprit de la Première : peu de signes, beaucoup de tenue.
Depuis 1987, la Première suit cette ligne de conduite. C’est une montre née sans dettes envers les codes masculins, avec une boîte octogonale (souvenir géométrique du bouchon du N°5) et un cadran noir épuré, débarrassé d’index. Son langage tient à la réduction : des formes essentielles, des surfaces d’une grande franchise, une lisibilité directe. La Première Galon ne rompt pas cette continuité ; elle l’éclaire autrement, en faisant de la bordure un motif principal, du ruban un volume.
Dans l’atelier de Gabrielle Chanel, le galon n’est jamais un simple ornement. Il souligne un bord, encadre un poignet, règle un contraste. Son rôle est de tenir la ligne. La montre reprend exactement cette fonction : au lieu d’un ruban textile, un jonc en or jaune dessine le contour du poignet et encadre la boîte comme un liseré encadre un revers. La torsade n’a rien d’un caprice : elle ordonne la circulation des reflets et imprime au bracelet une cadence régulière. On comprend, dès le premier regard, que la pièce a été pensée pour vivre avec le geste.
Au porté, le jonc s’enfile d’un mouvement simple. Il s’ajuste, maintient la boîte à la bonne place et laisse le cadran dans l’axe naturel du regard. Cette stabilité explique le confort discret de la montre ; elle accompagne les gestes sans les contraindre. La surface noire, polie comme un miroir, absorbe les teintes du décor ; l’or, travaillé avec précision, restitue une chaleur constante, jamais clinquante. Tout est dans le calibrage : la monture ne cherche pas à dominer la main ni à s’imposer sous une manche ; elle se montre puis se retire, exactement au bon moment.
La Première Galon existe en trois expressions qui partagent le même dessein. La version en or jaune affirme l’essentiel : un bracelet jonc à motif galon, une boîte octogonale, un cadran noir qui concentre la lecture. La couronne ponctuée d’un cabochon d’onyx répond au cadran comme un écho minéral. La version sertie reprend cette grammaire en ajoutant un liseré de diamants sur la boîte et le bracelet. Le serti accompagne la torsade sans l’alourdir ; il en souligne la cadence, comme on soulignerait une bordure d’un fil plus lumineux. Enfin, la version joaillière engage franchement la brillance : cadran pavé, bracelet et fermoir sertis, couronne diamant. Malgré cette intensité, la géométrie reste maîtresse: on reconnaît d’emblée la silhouette de la Première.
La lecture de l’heure demeure volontairement simple : heures et minutes, animées par un mouvement quartz de haute précision. Ce choix est cohérent avec la philosophie de la ligne : une montre pensée d’abord comme un dessin juste, qui donne l’heure sans multiplier les complications. L’étanchéité couvre sans emphase les usages du quotidien ; les dimensions, mesurées, assurent une présence nette et une liberté de mouvement. L’essentiel est ailleurs : dans la manière dont le bracelet tient la promesse du modèle, cette ligne continue qui devient la signature du poignet.
La montre Première Galon gagne à être portée dans des environnements calmes, où sa voix peut se faire entendre sans effort. Sur un tweed clair, l’or prend une patine douce et fait vibrer la texture. Sur une chemise blanche, la surface noire s’impose comme un point d’encre à la jointure de la manche et de la main. Avec une maille fine, col rond ou col roulé, la montre se porte au contact : pas d’empilement ni de volumes adjacents qui brouilleraient la lecture du galon. La version sertie appelle le même recul ; un écho discret, une bague à l’onyx ou un solitaire suffisent. La version pavée prend naturellement le premier rôle : c’est alors le bracelet qui raconte, et c’est tout ce qu’il faut.
Le détail de la couronne mérite qu’on s’y arrête. Dans la déclinaison en or jaune, l’onyx établit un dialogue silencieux avec le cadran. Dans les versions diamantées, la pierre cède la place à un unique point de lumière qui répond au liseré de la boîte et du jonc. Ce choix de ponctuation n’a rien d’anecdotique : il ferme la phrase sans hausser le ton, et maintient l’équilibre général de la pièce. De la même façon, la torsade n’est pas un simple motif : elle règle la lumière, facilite la lecture du contour, fixe un tempo aux reflets. C’est elle qui donne au bracelet son allure et sa mémoire visuelle.
On retrouve, dans cette déclinaison, ce qui fait la force de la Première depuis son origine : la netteté d’un contour, la sobriété d’un cadran, la cohérence d’un bracelet qui dit la Maison avant de dire l’heure. En remplaçant la chaîne entrelacée de cuir par un galon travaillé dans le métal, CHANEL ne multiplie pas les références ; la Maison concentre son propos. La bordure, devenue volume, suffit à dessiner la montre. Ce passage du textile à l’or n’a rien d’un effet de style : c’est une traduction fidèle d’un code actif de l’atelier, une manière de rappeler que l’horlogerie CHANEL s’écrit avec les mêmes mots que ses tailleurs.
Un mot, enfin, sur les usages. La Première Galon se choisit à la bonne taille ; c’est la seule précaution qui compte vraiment. Un jonc trop lâche tournerait sans nécessité ; un jonc trop serré gênerait la main. Trouver le bon ajustement, c’est garantir à la fois la stabilité de la lecture et l’aisance du poignet. Pour l’entretien, un tissu doux suffit au quotidien. On évite les chocs, on préserve le métal des immersions prolongées, on vérifie le serti lorsqu’on porte fréquemment une version diamantée. Ces précautions relèvent du bon sens ; elles ne changent rien à la vocation de la montre : accompagner les gestes, jour après jour.
La Première Galon n’ajoute pas un chapitre annexe à l’histoire de la ligne ; elle en reformule l’axiome. La boîte octogonale, la surface noire, la bordure transposée en volume composent un triptyque précis. Rien n’écrase, rien ne se perd : un contour, une surface, une ligne. C’est cette économie qui lui permet d’exister dans les contextes les plus variés, y compris (clin d’œil discret) au milieu d’une foule où se pressent les regards. On ne la remarque pas pour ce qu’elle accumule, mais pour ce qu’elle retient. C’est sans doute la meilleure définition d’un bijou de temps signé CHANEL : une forme juste, posée au bon endroit.
CARACTÉRISTIQUES
La Première Galon se décline en or jaune, en version sertie (boîte et jonc), et en version joaillière pavée. Toutes trois conservent la boîte octogonale, le cadran noir pour les deux premières, la lecture heures/minutes par mouvement quartz, une étanchéité de 30 mètres et des dimensions contenues qui s’ajustent en plusieurs tailles. La variante sertie souligne la torsade d’un trait lumineux ; la joaillière confie au pavage la pleine expression de la bordure. Dans chaque cas, la structure demeure la même : un bracelet jonc qui tient la promesse du nom et fixe la silhouette au premier regard.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHAEL
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