Je suis N°5, un parfum abstrait de Gabrielle Chanel, celui qu’elle crée en 1921 avec Ernest Beaux, le parfumeur des tsars.
Je suis une révolution, une rupture définitive dans le monde de la parfumerie qui démode d’un coup toutes les fragrances en vogue de l’époque. Gabrielle Chanel propose un parfum comme jamais on avait osé l’imaginer auparavant.
Je suis une avant-garde, née en même temps que le cubisme, le dadaïsme et le surréalisme, je suis leur double olfactif, comme eux je casse les codes, comme eux j’écris un nouveau langage et invente un collage d’effluves. Je suis le premier parfum abstrait.
Je suis un manifeste, celui de la modernité : un bouquet en état de grâce. Mademoiselle y a redoublé le jasmin, l’ylang-ylang et la rose et pourtant aucune note identifiable ne se dégage de mon sillage. Grâce à l’alchimie éblouissante des aldéhydes, je brouille les pistes pour ne ressembler à aucune fleur et devenir « un parfum de femme à odeur de femme. »
Je suis un mystère, le plus connu et pourtant le plus énigmatique des parfums. Ma formule est le secret le mieux gardé de CHANEL et le plus grand succès de la parfumerie moderne. Cette ombre mystérieuse m’a fait passer de la célébrité à la postérité.
Je suis un chiffre magique, le 5, son numéro fétiche, son chiffre porte-bonheur depuis l’enfance. Mademoiselle aurait choisi le N°5, car c’était le jus du 5e échantillon, celui qu’elle préférait.
Je suis un emblème, un simple flacon de laboratoire aux angles nets et à la transparence cristalline, un bouchon taillé comme un diamant qui rappelle la place Vendôme. Le référent ultime et universel du flacon dans l’histoire des parfums. L’empreinte et le triomphe de CHANEL.
Je suis un symbole, celui que les GI’s emportent en Amérique à la fin de la guerre comme un souvenir de Paris au goût de liberté, comme l’étendard du chic parisien, comme la quintessence du style CHANEL.
Je suis un mythe moderne lorsque Marilyn me choisit pour habiller ses nuits et confie ne porter pour dormir que quelques gouttes de N°5. Rencontre de l’absolue féminité et du parfum absolu.
Je suis une icône du XXe siècle et le premier parfum à entrer au MoMA. Le roi du pop art Andy Warhol décline mon flacon en sérigraphie.
Je suis une légende intemporelle qui se réinvente sans cesse, comme dans « un rêve familier » de Verlaine : je suis « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ». De L’Extrait à L’Eau et de L’Eau au Parfum.
Je suis une allégorie, celle de la modernité, de l’élégance française, et de l’éternel féminin.
Je suis le parfum des parfums, incarné par les plus grandes célébrités.
Pour mon anniversaire, la plus célèbre des actrices françaises dans le monde, Marion Cotillard, m’emmène danser sur la lune et y laisser mon empreinte.
Pour des siècles encore.
Son nom est universellement connu. Son sillage, une révolution. Son flacon, un chef-d’œuvre sans équivalent. Né en 1921, N°5 est le parfum le plus connu au monde. Le nouvel épisode d’Inside CHANEL revient sur 100 ans de célébrité.
Dès sa création, N°5 fait voler en éclats les usages et les conventions. Au début des années 1920, Gabrielle Chanel a déjà changé le regard sur la mode en proposant une nouvelle allure. Son premier parfum s’inscrit dans le droit-fil de ses créations novatrices à la simplicité très étudiée. Révolutionnaire dans sa composition, N°5 est aussi le premier parfum imaginé par une femme pour les femmes.
Que Marilyn Monroe l’érige en philtre d’amour allié de ses nuits ou qu’Andy Warhol le sérigraphie en icône du pop art, N°5 a acquis au fil du temps le statut de phénomène culturel global.
Premier parfum à faire de la publicité à la télévision, il a inspiré les grands maîtres de l’image — Helmut Newton, Irving Penn, Ridley Scott, Jean-Paul Goude ou Baz Luhrmann pour n’en citer que quelques-uns — et élaboré une syntaxe visuelle qui n’a jamais cessé de se frotter à la création contemporaine.
Parce que le parfum le plus célèbre de tous les temps a besoin de représentation à sa mesure, il s’est choisi des égéries qui incarnent, pour le monde entier, l’élégance et la séduction sans jamais renoncer à leur personnalité : Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Nicole Kidman ou aujourd’hui Marion Cotillard comptent parmi ces ambassadrices qui contribuent, par leur esprit et leur modernité, à inscrire N°5 au panthéon de l’éternel féminin.
Cette incarnation mythologique ne cantonne pas N°5 aux rayonnages d’un musée, bien que son étui ait été exposé en 1959 au MoMA de New York. Il est le support de toutes les narrations, à commencer par les plus intimes, à travers son histoire, son image et son essence-même.
N°5 est fait pour celles qui, comme Mademoiselle Chanel, choisissent ce qu’elles veulent être et le deviennent. C’est un parfum comme une armure qui donne le pouvoir d’affronter la vie. Fort de ses 100 ans de célébrité, N°5 sera toujours de ce qui va arriver.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHANEL
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