GABRIELLE CHANEL ET LES ARTS
Si Gabrielle Chanel était une étoile, elle serait au centre d’une constellation d’artistes qui a révolutionné le XXe siècle.
Si elle était une œuvre d’art, elle serait un collage d’avant-garde
Si elle était un poème, il serait de Cocteau ou Reverdy, amis de toute une vie.
Si elle était un instrument, évidemment son piano, sur lequel Stravinsky, composait lorsqu’il vivait chez elle.
Si elle était un voyage, elle hésiterait entre l’Angleterre et l’Italie,
mais choisirait Venise : à la rencontre des églises baroques, de Diaghilev et ses ballets russes.
Si elle était un film, elle serait un chef d’œuvre de Resnais, Truffaut ou Visconti
Si elle était une fête, elle réunirait autour d’elle tous ses amis : Cocteau, Picasso, Misia, Poulenc, Valentine Hugo,
Dali, Serge Lifar, Max Jacob, Paul Morand…
Si elle était un personnage de cette avant-garde, elle serait l’amie, la créatrice et la mécène.
Toujours très généreuse envers les artistes qu’elle aime, mais en toute discrétion !
Si elle était un état d’esprit, la rigueur et l’excellence qui la poussent à faire
et défaire ses créations à la recherche de la perfection.
Si elle était une quête, ce serait celle de l’art pour s’élever, se nourrir de beauté et sublimer le réel.
Si elle était un métier, Gabrielle Chanel demeurerait couturière,
ayant la pudeur de ne jamais se prendre pour une artiste.
Elle a pourtant construit une œuvre !
En 2020, Inside CHANEL explore la relation particulière que Gabrielle Chanel a entretenu avec le monde des arts.
Le premier épisode de cette nouvelle série de films esquisse le portrait chinois de celle qui fut à la fois témoin et actrice d’une incroyable révolution culturelle, deux facettes indissociables pour comprendre une Gabrielle véritablement avant-gardiste, audacieuse dans ses choix, mue par un instinct sans faille. L’importance des arts dans la vie de la créatrice se découvre ainsi peu à peu au travers de ce jeu littéraire explorant et dévoilant sa personnalité. Dans sa jeunesse, elle trouve dans cette passion naissante une forme d’émancipation.
Au fil de ses amitiés avec les artistes à Paris ou lors de ses voyages, l’art s’impose naturellement dans son quotidien et sa vie en société : ses soirées à l’opéra entourée, chez elle, de ses amis jouant de la musique sur son piano. Tout comme les artistes dont elle partage une même vision de son époque, elle contribue à dessiner la modernité en développant son propre langage esthétique. À mesure que se déroule ce questionnaire aux accents proustiens, un visage de Gabrielle Chanel apparaît : celui d’une artiste d’avant-garde qui invente la silhouette de la femme moderne.
De Misia à Visconti en passant par Jean Cocteau, Serge de Diaghilev, Igor Stravinsky, Pierre Reverdy, Alain Resnais, Salvador Dalí, Pablo Picasso, Colette ou Marie Laurencin… Au fil des noms se compose une constellation dans laquelle Gabrielle Chanel se révèle à elle-même autant qu’elle façonne son vocabulaire esthétique et son style. Cette communauté artistique qu’elle réunit bien souvent chez elle, la créatrice en fait une famille spirituelle qu’elle ne quittera plus.
« Pour la première fois, j’entrais rue Cambon. Un réveillon de 1921, je crois. “Vous êtes tous invités chez Coco” nous avait dit Misia ; tous, c’est-à-dire les Six, notre bande du Bœuf les jeunes du salon de Madame Alphonse Daudet, les habitués de l’atelier des Jean Hugo au Palais Royal, ceux de nos dîners du samedi soir, chez Darius Milhaud. […] Misia lui amenait ce soir-là ses futurs compagnons de vie, les Philippe Berthelot, Satie, Lifar, Auric, Segonzac, Lipchitz, Braque, Luc-Albert Moreau, Radiguet, Sert, Élise Jouhandeau, Picasso, Cocteau, Cendrars (pas encore Reverdy). […] Qui pressentait que nous soupions, ce soir -là, chez l’ange exterminateur d’un style dix-neuvième siècle ? » raconte Paul Morand dans L’Allure de Chanel.
Liberté, curiosité, transgression des codes, construction et déconstruction : l’esprit qui anime les courants culturels d’alors fait écho à l’allure qu’elle cisèle. En partageant la langue commune des artistes, celle de la révolution, la créatrice applique alors intuitivement à ses créations des principes artistiques issus de son époque : les lés d’une veste rappellent ainsi la fragmentation d’un tableau cubiste, la simplicité d’une petite robe noire évoque la pureté du style Art Déco, la liberté de mouvement qu’induisent le jersey et la taille libre font écho à celle qu’explorait auparavant Isadora Duncan…
Avec son écrin blanc gansé de noir et sa pureté formelle, le parfum N°5 s’inscrit pleinement dans les codes de la radicalité de son époque, celle-là même recherchée et expérimentée par les artistes dont Gabrielle a épousé les recherches. Jusque dans la joaillerie qu’elle bouscule en proposant une vision inédite du bijou qui fit scandale, Gabrielle invente et peaufine son style.
Avec l’instinct d’une plasticienne, la gestuelle d’une sculptrice, elle pense sa mode et envisage ses créations comme un projet artistique, variant ses formes et ses thèmes fondateurs pour en trouver une expression toujours nouvelle et accomplie. Un véritable travail d’artiste pour celle qui ne s’est jamais vue comme telle.
Ses rencontres avec les différentes figures des avant-gardes furent autant d’occasions d’explorer de nouveaux champs de création. Gabrielle Chanel engagea des collaborations artistiques inédites et créa des costumes pour le ballet, le théâtre, l’opérette et le cinéma. Les prémisses du sportswear prirent ainsi vie sur les danseurs du Train bleu… Certaines aventures humaines se métamorphosèrent naturellement en aventures créatives, sous le sceau d’indéfectibles amitiés : avant-gardiste, Gabrielle le fut aussi dans son désir d’aider les artistes. Les Ballets russes de Diaghilev mais aussi Stravinsky, qu’elle hébergea et dont elle finança le renouveau du Sacre du printemps en 1920 après en avoir racheté la partition, bénéficièrent en toute discrétion de son soutien et de sa générosité. Ils ne furent pas les seuls : « C’est grâce au faste visible qu’elle a aidé le faste secret des artistes. C’est, sans jamais qu’on le dise et sans vouloir qu’on en parle, qu’elle a été la compagne de toutes nos recherches. […] Elle imposait de l’invisible ; elle imposait au tapage mondain la noblesse d’un silence » rappela Cocteau.
Pygmalion et mentor, elle fit également naître des carrières et éclore des personnalités : c’est un tout jeune Visconti qu’elle présenta à Renoir, puis le débutant Franco Zeffirelli qu’elle confia au même Visconti. C’est encore Romy Schneider, qu’elle habille à l’écran comme à la ville, contribuant ainsi à construire son image d’icône du cinéma…
Prologue qui dessine en filigrane les liens créatifs et d’amitiés de Gabrielle Chanel avec le monde des arts avant de plonger plus en profondeur dans ceux qu’elle noua avec plusieurs disciplines, l’épisode 27 d’Inside CHANEL ouvre la porte du bouleversement qu’elle initia dans ses créations. Une révolution stylistique et sociétale inséparable de celle, culturelle, que provoquèrent les artistes de son époque. Semblables à celles des artistes d’avant-garde, sa radicalité, sa quête de perfection, son intuition, sa liberté de ton et sa volonté de renverser les codes placent la modernité au cœur de la révolution de CHANEL.
Inside CHANEL N°27 est à découvrir sur chanel.com
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos & vidéo : © CHANEL
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