Dans le microcosme feutré de la mode parisienne, rares sont les défilés qui cristallisent autant d’attentes qu’un changement de direction chez CHANEL. À la veille de la présentation de la collection printemps-été 2025/26, les conversations s’enflamment, les paris vont bon train, les spéculations s’affinent : que va montrer Matthieu Blazy, le nouveau maître du style au sein de la Maison ? En lui confiant les rênes de sa création, CHANEL ne se contente pas de tourner une page ; elle amorce un nouveau chapitre, entre révérence et renaissance.
UNE NOMINATION QUI REDÉFINIT L’ATTENTE
Il faut remonter à décembre 2024 pour comprendre la portée de cette nomination.
Après plusieurs mois d’incertitudes et de silence (depuis le départ de Virginie Viard), CHANEL a choisi de confier ses collections mode à Matthieu Blazy, alors directeur artistique de Bottega Veneta, unanimement salué pour son travail d’artisanat et de rigueur.
La décision, annoncée à la mi-décembre, surprend autant qu’elle séduit. Le choix d’un créateur discret, à mille lieues des postures “starisées” de la mode contemporaine, marque un tournant stratégique. Matthieu Blazy n’est pas une figure mondaine ; c’est un technicien, un sculpteur du vêtement, un homme de l’ombre pour qui la couture reste un art du corps et non de la communication.
Diplômé de La Cambre à Bruxelles, formé chez Raf Simons, passé par Maison Margiela (où il contribue à la ligne Artisanal), puis par Céline auprès de Phoebe Philo, Calvin Klein et enfin Bottega Veneta, son parcours dessine une trajectoire cohérente : celle d’un créateur qui privilégie la main au concept, la matière à la mise en scène.
Lorsqu’il quitte Bottega Veneta pour rejoindre CHANEL, la presse spécialisée s’accorde : “C’est un coup d’éclat silencieux, écrit The Guardian, “un pari sur la substance à l’heure du vacarme.”
ENTRE HÉRITAGE ET PROJECTION
CHANEL n’a jamais été une marque ordinaire : elle est un symbole, un patrimoine, une idée du vêtement qui dépasse la mode. En succédant à Virginie Viard, Matthieu Blazy se trouve à la croisée de deux héritages : celui de Gabrielle Chanel, l’architecte de la liberté vestimentaire féminine, et celui de Karl Lagerfeld, le metteur en scène flamboyant du mythe.
Entre ces deux pôles, l’épure et le spectacle, la question se pose : où situer Matthieu Blazy ?
Tout porte à croire qu’il incarne une troisième voie, celle de la couture consciente.
Ni nostalgique ni iconoclaste, il aborde l’héritage CHANEL comme un langage vivant : à réapprendre, à déconstruire, à respirer à nouveau.
Dès sa nomination, Bruno Pavlovsky, président des activités mode, évoque “le retour à l’intelligence du vêtement, à la justesse du geste.”
Un message limpide, presque programmatique : la Maison veut revenir à l’essentiel, à une émotion simple ; celle que provoque une coupe parfaite, une étoffe qui frôle la peau, un mouvement juste.
L’ATTENTE MONTE : INDICES, RUMEURS, DÉCRYPTAGES
Les premiers signaux
Le compte Instagram de CHANEL publie, à partir de la mi-septembre, une série d’images en noir et blanc signées David Bailey : la nuque d’un mannequin au carré lisse, un chemisier suspendu sous housse, une fermeture à glissière que l’on devine. Aucune légende, seulement un mot-clé : #CHANELSS25.
Ce minimalisme visuel, presque ascétique, tranche avec la communication d’antan. Les initiés y lisent un manifeste. L’un de ces clichés dévoile la texture d’un tweed si léger qu’il semble tissé d’air. Un autre montre le revers d’une chemise d’homme brodée du double C.
Les forums de mode s’enflamment : “Matthieu Blazy va dépoussiérer le tweed“, écrit une internaute sur The Fashion Spot. D’autres parient sur une réécriture du tailleur, sur un retour à la chemise blanche, sur des silhouettes unisexes.
Les paris esthétiques
Vogue Business publie un papier intitulé : “CHANEL, la Maison qui attend son renouveau.” L’article cite des proches du créateur : “Matthieu n’aime pas le bruit. Il préfère les conversations lentes, celles qui s’installent dans le vêtement.”
Un ton qui rappelle le CHANEL originel, celui de Gabrielle, pour qui la mode n’était pas affaire de décor mais de liberté.
Sur les réseaux, les spéculations s’organisent : tweeds déstructurés, silhouettes androgynes, palette restreinte, absence de décor monumental.
Une rumeur : le décor du défilé
Dès le 25 septembre, quelques médias évoquent un Grand Palais métamorphosé en cosmos : sphères argentées, sols réfléchissants, lumière stellaire. Certains y voient un clin d’œil au défilé “Espace” de Karl Lagerfeld en 2017, d’autres une métaphore du voyage intérieur.
Cette dimension “galactique” alimente l’imaginaire collectif : “Et si Matthieu Blazy voulait projeter CHANEL dans un nouvel univers plutôt que de revenir au passé ?” écrit Le Monde M.
LE CRÉATEUR FACE À L’ATTENTE
Matthieu Blazy, lui, garde le silence. Aucune interview avant le show, aucune citation.
Son entourage parle d’un homme calme, absorbé par les ateliers, fasciné par les tissus et les coupes. “Il ne parle pas de storytelling, il parle de couture“, glisse un proche.
Cette pudeur intrigue autant qu’elle séduit. À l’heure où chaque collection se vend d’abord comme un spectacle, ce refus de l’esbroufe sonne presque comme une révolution.
L’HORIZON D’UN RENOUVEAU
La veille du défilé, Paris est suspendue.
Les studios de la rue Cambon sont en effervescence.
Les mannequins répètent en silence, les ateliers ajustent les dernières finitions.
Tout semble converger vers un moment d’équilibre : un pied dans l’histoire, un autre dans l’avenir.
“Ce que tout le monde attend, c’est une nouvelle définition du mot CHANEL“, écrit The Guardian.
Ni rupture, ni répétition : une respiration.
Le lendemain, la réponse surpassera les attentes.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHANEL
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