DES COLLECTIONS NÉES DANS LES ANNÉES 1920…
Lancées dans les années 1920 pour les clientes américaines qui passaient une partie de leur hiver en croisière, les collections Croisières proposent aujourd’hui un vestiaire de mi-saison, aux accents exotiques et estivaux, conçu pour plaire aux clientes des pays chauds du Moyen-Orient, Asie du sud-est, Brésil, Floride, Texas, Californie, Inde…
DES COLLECTIONS NOMMÉES DÉSIR
Les défilés sont organisés au mois de mai, pendant la brève période calme du calendrier de la mode entre les défilés automne-hiver présentés en mars et ceux de printemps-été présentés en septembre. Ce sont de véritables événements autant stylistiques que médiatiques, présentés dans une destination souvent aussi importante que la collection elle-même et courus par la presse, les clients et les acheteurs internationaux.
DES ENJEUX FINANCIERS COLOSSAUX
Derrière le charme désuet de cette appellation “Croisière”, les enjeux financiers sont colossaux car c’est la collection qui est le plus longtemps en boutique, souvent 6 à 8 mois, de novembre à mai et pèse fortement sur le chiffre d’affaires.
LA CROISIÈRE AVEC CHANEL
En présentant, à la fin de l’automne 1919, une petite collection destinée à la villégiature et à Biarritz notamment, Gabrielle Chanel a initié, une fois encore, un nouveau mouvement de mode.
L’édition américaine du magazine VOGUE avait pressenti le frémissement, relevant dans son édition de novembre 1919 que les modèles de la créatrice, bien que “pas particulièrement différents de ceux proposés l’année dernière“, formait une “collection en tant que telle, totalement différent de tout ce qui a pu être vu à Paris au même moment.”
Plus léger, impérativement confortable, les modèles en jersey non doublé, les sweaters se prêtaient au yachting, aux villes d’eaux, aux stations balnéaires, aux destinations ensoleillées telles que la Riviera, Venise et ses plages du Lido.
Six ans plutôt, en 1913, à Deauville, Gabrielle Chanel lançait des tenues inspirées des costumes de marin, qu’elle revisitait en jersey de laine puis en jersey de soie, aussi doux que fluides, pratiques à porter au quotidien.
Gabrielle Chanel a poussé plus loin cette petite ligne judicieusement calée entre deux saisons. Répondant à ses propres besoins, elle a ajouté des tailleurs et des robes du soir pour les séjours sur les paquebots de luxe, alors très en vogue, et la vie “à destination”. Une originalité relevée par la magazine Harper’s Bazaar, en décembre 1933, dans un article consacré aux “Cruise clothes“, puis par L’Officiel de la Mode, en décembre 1936, ravi de découvrir “une collection de demi-saison très complète” et qui illustre parfaitement la conception unique de la mode de Gabrielle Chanel.
Gabrielle Chanel a toujours été inspirée par ses envies et ses modes de vie. Amoureuse de la mer, elle pris longtemps la mer sur les yachts du duc de Westminster, le Flying Cloud et le Cutty Sark. C’est en accostant à Monte-Carlo sur le Flying Cloud qu’elle a découvert le village de Roquebrune-Cap-Martin et est tombée sous le charme du domaine qui va abriter, dès 1929, sa propriété azuréenne La Pausa.
Sur les ponts des bateaux du duc de Westminster, Gabrielle Chanel portait des bermuda ou des grands pantalons d’homme et des gilets très confortables, des marinières très pratiques ou prenait le soleil à une époque où ce n’était pas courant…
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHANEL
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