Le 21 novembre prochain, CHRISTIE’S met en vente une rare et exceptionnelle robe de mariée en néoprène, brodée par Cécile Henri Atelier, qui a clôturé le défilé de la collection CHANEL Haute Couture autome-hiver 2014/15.
Sur le podium, le look était porté par Ashleigh Good, alors enceinte de plusieurs mois, pour le final du défilé haute couture.
Numéro de griffe : 085648.
Estimation : EUR 50,000 – EUR 70,000
Notice de CHRISTIE’S
Le Corbusier va à Versailles :
Décrite comme “brutaliste et baroque” (Tim Blanks, Vogue), la collection était basée sur une approche à la fois couture et technologique avec notamment l’utilisation du ciment (concrete) comme point de départ opposé aux dorures baroques de Versailles.
“Cet esprit d’opposition est la clé de la collection. Le monde de la couture implique des coupes et des coutures. Ici, rien de tout cela. Tout était moulé plutôt que cousu.” (Tim Blanks, Vogue).
La robe de mariée et clou du défilé, était portée par le mannequin Ashleigh Good enceinte de plusieurs mois décrite ici par l’écrivaine Anne Berest :
“La mariée foule de ses sandales le sol immaculé – entrant dans le Grand Palais comme en une église. Les sandales dorées sont plates mais la robe est immense… et sa traîne sans fin. Ashleigh Good avance presque pieds nus, telle une vierge de blanc vêtue. Elle tourne légèrement sur elle-même pour offrir aux spectateurs le visage pur et blême d’une madone moderne.
Et soudain, devant les yeux écarquillés des spectateurs, apparaît une rondeur spectaculaire : la promise est enceinte ! Son ventre, plein comme une lune, est sublimé par les mouvements de l’étoffe blanche – une robe d’impératrice en néoprène.
Une femme enceinte dans une robe virginale : la signature est forte. Karl Lagerfeld conclut ainsi le défilé Haute Couture automne-hiver 2014-2015. Il ne s’agit pas ici d’une « provocation » mais l’idée de « provoquer quelque chose ». Provoquer la surprise, le questionnement, l’émotion. Que nous dit-il ? Que la vie est surprenante, jaillissant sans cesse là on ne l’attend pas. Et surtout, que les formes de la femme ne peuvent être entièrement effacées. Il faut des courbes pour donner la vie. Au bras du couturier, la mariée s’était transformée en métaphore de la création : celle d’une naissance à venir.
Il est difficile de dire pourquoi la vision soudaine d’une robe vous emporte le cœur. C’est un mélange de mille choses, conscientes et enfouies – parce qu’une robe est en réalité mille robes. Et ce matin, la mariée de Karl Lagerfeld était milles femmes.
Elle était Marie-Madeleine, la femme pécheresse. Elle était la mariée moyenâgeuse peinte par Van Eyck, avec ses manches au ras de la peau faisant ressortir la fragilité du bras. Elle était l’impératrice Joséphine, couronnée par son mari, laissant voir sa gracieuse robe blanche brodée d’or sous l’hermine. Mais surtout, elle était la Donna de la Renaissance Italienne, gorge offerte, un buste conique affinant la taille. Une ligne claire, naturelle, libérant la silhouette de la femme, donnant au buste la majestueuse forme d’un triangle.
Remontant ainsi à travers les âges, la robe de mariée que portait Ashleigh Good était pourtant d’une modernité absolue. En néoprène, cette matière utilisée pour les combinaisons de plongeur – ce qui permet de sculpter la robe sur un moule, sans la coudre. De « la Haute Couture sans couture »… n’est-ce pas la sophistication suprême ? Oui, une délicatesse inouïe, qui consiste à effacer toute intervention, pour créer une robe aussi parfaite que la peau d’un nouveau-né.”
La robe a fait partie de l’exposition Manus X Machina: Fashion at the age of technology présentée du 5 mai au 5 septembre 2016 au Metropolitan Museum de New York, première exposition curatée par Andrew Bolton. Cette robe semble être le point de départ et le point d’orgue de cette exposition comme l’explique Andrew Bolton “Manus x Machina challenges the convention of the hand/machine dichotomy and proposes a new paradigm germane to our age of technology“.
Cécile Henri Atelier :
De nombreux artisans ont participé à l’élaboration de la traine brodée par Cécile Henri Atelier. Cet ensemble, que Lagerfeld a qualifié de “haute couture sans la couture”, illustre la confluence de la main (manus) et de la machine (machina). Fabriquée en scuba knit (maille néoprène), une matière synthétique, la robe est moulée à la main, cousue à la machine et finie à la main. La Maison Desrues (fondée en 1929) a brodé à la main les boutons avec de l’or, du verre et des cristaux, et l’Atelier Montex (fondé en 1939) a brodé à la main le médaillon avec du verre, des cristaux, des paillettes, des cannetilles anthracite et des motifs de feuilles de cuir doré. La traîne en maille scuba et en satin de soie est cousue à la machine et finie à la main. Le dessin de Lagerfeld a été manipulé numériquement pour lui donner l’apparence d’un motif baroque pixelisé et aléatoire, puis réalisé grâce à un amalgame complexe de techniques manuelles et mécaniques. L’Atelier Lunas (fondé en 1993) a utilisé une presse à chaud pour transférer les strass ; l’Atelier Anne Gelbard (fondé en 1997) a peint le pigment métallique doré à la main ; les perles et les pierres précieuses ont été brodées à la main par l’Atelier Cécile Henri (fondé en 1982).
Toutes les maisons d’artisanat mentionnées font partie de la société Paraffection, filiale de la maison Chanel qui regroupent tous les métiers d’art.
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © CHRISTIE’S
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