INSIDE CHANEL, épisode 26 : le masculin comme inspiration

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Dans le dernier épisode INSIDE CHANEL, le 26e de la série, CHANEL s’intéresse aux hommes qui ont jalonné la vie de Gabrielle Chanel. Intitulé ” Le masculin comme inspiration “, le court métrage évoque les différentes influences masculines, relations, amitiés et amours qui ont inspiré la créatrice et qui encore aujourd’hui, tel un véritable héritage artistique, continuent d’influencer les créations de la Maison…

S’inspirer des hommes, de leur style et de leur style de vie, pour mieux libérer les femmes : la première audace de Gabrielle Chanel est sans doute cette intuition de génie. En engageant cette conversation créative, la créatrice a nourri sa mode, mais aussi aiguisé son goût pour les arts, la littérature, le voyage ou les activités sportives. Des échanges qui ont rejailli jusque sur sa conduite des affaires. Mais surtout, plus que tout, c’est sa propre liberté qu’elle a façonnée, c’est son indépendance, personnelle autant que professionnelle, qu’elle a construite et farouchement préservée tout au long de sa vie.

Empruntant à leur vestiaire pour nourrir son instinct créatif, Gabrielle Chanel a instillé la notion de masculin/féminin dans tout l’univers de CHANEL. Parmi les éléments clés ainsi nés du vocabulaire de CHANEL, la ligne stricte des tailleurs, le cuir matelassé ou encore la bandoulière, tous deux nés de sa passion pour l’équitation insufflée par Étienne Balsan.

Si le grand-duc Dimitri Pavlovitch la sensibilise au charme et à la culture slaves, c’est lorsqu’il lui aurait présenté le parfumeur Ernest Beaux que naît l’idée du N°5 en 1921, renforçant encore sa volonté de conquérir, par sa seule pugnacité, le monde entier.

La décontraction chic du tweed, emprunté au duc de Westminster, lui offre une nouvelle vision de la sophistication, d’un luxe caché (« l’envers vaut l’endroit » affirmait-elle) irradiant de simplicité et de nonchalance. Ce style qu’elle crée d’abord pour elle autant pour pratiquer les activités, pourtant traditionnellement masculines, comme la pêche, le golf ou le yachting, que pour travailler ou assister aux grandes réceptions, révolutionne la garde-robe des femmes. Une signature et une allure qui bousculent les codes et qu’elle interprète aussi sur ses parfums et leurs flacons, ses objets de beauté ou encore la collection « Bijoux de Diamants » qui défraya la chronique en 1932. Et sur les plages du Lido, en compagnie du couple Sert, elle se laisse hâler sous le soleil, initiant ainsi le goût des peaux naturellement dorées.

Partageant et développant le goût de la littérature et de la poésie avec Boy Capel, Gabrielle Chanel s’initie à l’art baroque et byzantin en visitant Venise au bras de José Maria Sert. Devenus ses amis proches, les artistes, tels Pablo Picasso, Salvador Dalí, Jean Cocteau ou Pierre Reverdy, lui permettent d’enrichir encore ses inspirations pour CHANEL.

Gabrielle Chanel dans sa suite à l’hôtel Pierre lors de son premier séjour à New York
© New York Times Co / Archive Photos / Getty Images

Si Gabrielle Chanel tire de sa jeunesse modeste la volonté et la force de s’imposer au monde, elle renforce aussi grâce aux hommes qui traversent sa vie sa conviction : gravir par elle-même les marches vers le succès, bâtir une Maison qu’elle entend gérer et faire grandir seule. En remboursant intégralement Boy Capel, le premier homme à croire en elle, des sommes qu’il investit pour faire naître CHANEL, elle devient entièrement propriétaire de sa propre Maison. Et lorsque le grand-duc Dimitri Pavlovitch lui présente la fine fleur de l’aristocratie russe émigrée à Paris, elle montre une nouvelle fois son talent d’entrepreneure sans cesse en alerte en y recrutant mannequins, brodeuses et couturières.

En s’inspirant du masculin pour le mettre au service du féminin et de sa propre vie, Gabrielle Chanel a opéré un audacieux renversement des styles, mais aussi des mœurs. En ne se laissant jamais enfermer par les hommes, elle a réussi sans égale, dans sa vie privée, ses loisirs et le monde des affaires. « Je n’ai jamais laissé les chaînes m’attacher » disait-elle d’ailleurs (Chanel solitaire, Claude Delay, Gallimard, 1983 p.273).

Par sa seule personnalité, sa force, sa vision et ses créations, Gabrielle Chanel a choisi ce qu’elle voulait être et l’est devenue.

LE MASCULIN COMME INSPIRATION

Si Gabrielle Chanel puise dans le vestiaire masculin pour libérer la mode féminine, elle s’inspire aussi des hommes marquants de sa vie pour écrire la sienne et révéler tout son talent.

Les militaires en garnison à Moulins, où Gabrielle commence sa carrière comme couturière, la marquent par la coupe stricte de leurs uniformes. Ses débuts renforcent sa confiance en elle et sa conviction qu’une femme doit être indépendante.

Étienne Balsan, un cavalier passionné, lui montre que le confort d’une tenue peut également être synonyme d’ultime élégance. Le sentiment de libération qu’elle ressent en tenue de sport exacerbe son désir de privilégier la liberté de mouvement à la contrainte.

Boy Capel, son grand amour, éveille sa passion pour la poésie, la littérature et le symbolisme. Il lui révèle que la persévérance est sa plus grande force, son instinct son guide le plus sûr.

José Maria Sert, l’époux de son amie Misia, partage son amour de Venise : ses églises baroques et la plage du Lido où elle dore son teint au soleil dans des pyjamas de plage en satin blanc. C’est dans la beauté de ce lieu qu’elle trouvera toujours refuge.

Le grand-duc Dimitri Pavlovich éveille son intérêt pour les chemises brodées et les pelisses. L’aristocrate exilé l’enivre de contes sur les parfums perdus de sa terre natale, ce qui incite Gabrielle à imaginer sa propre fragrance, audacieuse, révolutionnaire et abstraite – une vraie force vitale.

Gabrielle Chanel avec le grand duc Dimitri Pavlovith (1920)
Collection CHANEL © D.R.

Le duc de Westminster, surnommé Bendor par ses amis, l’introduit à la mode britannique et à l’incroyable élégance des plaisirs simples et du luxe discret ; un mélange délicieux de sophistication et de détachement.

Igor Stravinsky, Pablo Picasso, Serge Diaghilev, Jean Cocteau, Salvador Dalí et Pierre Reverdy marquent, tous, la vie de Gabrielle Chanel par des instants, des gestes ou des détails singuliers qui nourrissent sa créativité. Toutefois, sa plus grande inspiration lui vint de son regard unique sur le monde et de sa volonté de vivre et de conduire sa vie librement… avec ou sans homme à ses côtés.