UN PEU D’HISTOIRE
Depuis 1895, les habitants de Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, cultivent un oranger d’exception, le bigaradier dont la fleur distille une huile essentielle prisée par les parfumeurs : le néroli.
Appelé également oranger amer ou oranger de Séville, le bigaradier, dont les origines remonteraient aux contreforts de l’Himalaya, est cultivé en Europe depuis le Xe siècle, notamment en Sicile et en Andalousie, où il fut ramené par les Arabes.
Son appellation française vient du mot « bigarrat », qui se retrouve aussi en provençal et qui signifie « bariolé ».
À Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, entre Cannes et Antibes, les habitants ont appris depuis plus d’un siècle à tirer le meilleur parti de cet arbre rustique mais parfois capricieux. Résistant, le bigaradier peut vivre jusqu’à 600 ans.
Les premières plantations remontent à 1895, quand les habitants de cette « vallée dorée » décident de défricher des forêts de pins pour y faire pousser en nombre Citrus Aurantium L. prisé des parfumeurs de Grasse, en quête de matière première.
La fleur récoltée à la main à la faveur d’un rituel ancestral, transmis de génération en génération par les habitants réunis en coopérative pour en extraire le néroli, cette huile essentielle d’exception qui sert de fixateur naturel pour les parfums.
Dans les années 1920, la récolte pouvait s’élever jusqu’à 80 tonnes par an. Elle est en déclin depuis un gel ravageur en 1956.
« Il y a 50 ans, on cueillait des centaines de kilos de fleurs par jour sur chaque propriété. En 1920, on totalisait à 2 000 tonnes en un printemps. » comment Cécile Mul.
La production ne s’élève aujourd’hui qu’à 5 à 6 tonnes de fleur d’oranger et, au final, il sort des alambics de la coopérative de Golfe-Juan 5 à 6 litres de néroli.
Aujourd’hui, c’est le seul endroit où le bigaradier est encore cultivé en France et il ne reste qu’une trentaine de producteurs de fleurs d’oranger à Vallauris contre 300 au début du XXe siècle.
LA RELANCE DE LA FILIÈRE
Pour relancer la filière, sécuriser la qualité olfactive et pérenniser la quantité de fleurs produites mais aussi pour maîtriser la traçabilité des produits, la famille Mul et CHANEL vont replanter 600 arbres à Vallauris-Golfe-Juan d’ici 2020.
« Les 600 pieds de bigaradiers bio seront mis en terre dès le printemps 2020. Il y en aura 200 sur une parcelle de 5 000 m2 au Bar-sur-Loup et 400 sur un hectare à Vallauris-Golfe-Juan. Les terrains sont mis à disposition par les mairies et, pour la deuxième surface, par le conservatoire du littoral » précise Cécile Mul.
« Les pépinières proposent des bigaradiers Citrus Aurantium L, originaires des filières historiques des communes de Vallauris-Golfe-Juan et du Bar-sur-Loup. »
Aujourd’hui, toute la production de néroli, l’huile essentielle de fleur d’oranger est vendue à CHANEL car elle entre dans la composition du N°5.
CHANEL souhaite passer de 5 tonnes de fleurs produites à 50 tonnes. Cette production accrue, permettrait d’envisager de futures compositions dont le néroli sera une fleur emblématique.
La famille Mul sont des cultivateurs grassois de fleurs à parfums depuis cinq générations. Elle est en partenariat avec CHANEL depuis 1987 pour la production du jasmin de grasse, de la tubéreuse, de l’iris pallida, de la rose de mai, du géranium rosat et bien-sûr de la fleur d’oranger.
UNE FLEUR DÉLICATEMENT PARFUMÉE
De fin avril à mi-mai, les bigaradiers qui sont des orangers amers sont en pleine floraison.
En mai, les Mul rassemblent les fleurs de tous les autres producteurs de Vallauris ainsi que la production de la coopérative Nérolium de Vallauris.
Les fleurs des agrumeraies de la Côte d’Azur donnent 4 tonnes de pétales qui sont distillées pour donner naissance à 10 litres (seulement !) d’essence de néroli.
PARIS RIVIERA
CHANEL vient de lancer PARIS-RIVIERA une nouvelle fragrance de la collection LES EAUX DE CHANEL.
Olivier Polge, le nez exclusif de CHANEL a imaginé un parfum de fleurs méditerranéennes plongées dans un bain frais d’agrumes. Il associe au jasmin un néroli des fleurs d’oranger de Vallauris.
” Depuis des années, nous soutenons une coopérative de Vallauris où l’on distille les fleurs d’oranger ramassées dans les jardins privés de la région, raconte Olivier Polge. Les propriétaires de bigaradiers apportent à cette coopérative les pétales cueillis dans leurs arbres afin qu’ils soient transformés en essence sur place. Le climat local permet d’obtenir une essence d’une grande pureté. “
« PARIS-RIVIERA est une fragrance florale et lumineuse,
à l’image de l’esprit joyeux et ensoleillé de la Côte d’Azur des années 20 »
Olivier Polge
Mention obligatoire : © espritdegabrielle.com
Crédits photos : © DR – © CHANEL
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