Le soleil s’est couché. Quittant sa maison de couture du 31 rue Cambon, Gabrielle Chanel rejoint sa suite de l’hôtel Ritz, traversant à pied la place Vendôme, comme si ce paysage familier appartenait déjà à son avenir.
Qui sait ce que regarde Gabrielle, alors qu’elle s’approche de la fenêtre en allumant une cigarette, qui sait ce qu’elle observe ?
Qui sait où Mademoiselle porte son regard sur cette place Vendôme qu’elle respire comme on s’emplit les poumons des parfums d’une branche de jasmin ? Qui sait où vagabonde son esprit quand les réverbères, en s’allumant un à un le long de l’octogone de pierre, tracent une géométrie parfaite, à peine troublée par les silhouettes des passants ?
Gabrielle éteint sa cigarette, ôte ses souliers, embrasse du regard cette place si familière. À cette heure-ci du jour, entre chien et loup, les hôtels particuliers se fondent peu à peu dans le velouté de l’air. À cet instant précis, Gabrielle n’imagine pas que l’un d’eux, le n°18 exactement, deviendra l’adresse précieuse de CHANEL.
À l’origine, en 1686, rien n’augure une telle destinée. L’illustre Mansart, architecte de Versailles, a dessiné cette place pour y installer les Académies, la Bibliothèque Royale et accueillir, en son centre, une statue équestre de Louis XIV. A l’occasion ne clôturait-on pas cette place pour y donner des bals ? Quant à ses façades, l’époque veut qu’elles soient construites avant même de savoir ce que l’on va bâtir derrière. C’est ainsi que la parcelle du n°18 connaît plusieurs propriétaires avant qu’un certain Guillaume Cressart y édifie sa demeure en 1723.
Soumis à diverses fortunes, l’hôtel particulier devient, sous le Second Empire, un club où les jeunes gens à la mode viennent y voir des spectacles, des expositions ou s’exercer à l’escrime. Au fil des siècles, les propriétaires se succèdent. Parmi eux, la National Westminster Bank, clin d’œil du destin aux amours passées de Gabrielle avec Hugh Richard Arthur Grosvenor, second duc de Westminster.
En 1997, CHANEL, mettant ses pas dans ceux de Mademoiselle, se porte acquéreur de l’hôtel particulier du n°18 et en fait l’écrin de sa joaillerie et de son horlogerie : des studios de Création aux ateliers de joaillerie, des collections du Patrimoine à la boutique, c’est donc ici que les rêves deviennent réalité, ici qu’Arnaud Chastaingt façonne le temps et que Patrice Leguéreau cisèle des rêves de joaillerie. C’est ici aussi que les artisans donnent vie aux matières les plus précieuses et aux gemmes les plus rares. C’est ici enfin que les visiteurs goûtent à la magie d’un lieu nourri de l’esprit de Gabrielle Chanel : un patrimoine vivant où, depuis toujours, liberté et créativité règnent en maîtres.
Après un an de travaux, le célèbre architecte américain Peter Marino réinvente, sur trois niveaux et pour la seconde fois, une toute nouvelle boutique. Épure des lignes, concentré des métiers d’art, savoir-faire d’exception viennent nourrir une vision contemporaine de l’univers intime de Mademoiselle Chanel. Y pénétrer et redécouvrir les lieux, c’est comme s’inscrire dans l’itinéraire de sa vie, de son univers et de ses rêves.
Dès l’entrée, un vestibule aux murs transparents, tel un labyrinthe, semble jouer avec les espaces, laissant deviner l’ambiance aux différents tons d’or, de beige et de reflets bruns des panneaux de laque.
Le regard, attiré par les éclats des pièces de Haute Joaillerie, scintillant à travers les murs de verre, se pose au loin sur les différentes perspectives de la boutique, comme une véritable mise en abyme.
Une console aérienne signée Delos & Ubiedo ainsi qu’une œuvre d’Idris Khan, « Eternal Movement » (2012), accueillent les visiteurs.
En entrant dans la boutique, sur la droite, d’imposants paravents ajourés, en bronze martelé, dissimulent les vitrines ouvrant sur la place Vendôme, et structurent l’espace en plusieurs salons.
Les murs habillés de laque noire ou de reliefs de tissage d’or évoquent l’appartement du 31 rue Cambon, ses paravents de Coromandel et ses murs tendus de toile de jute dorée.
En associant librement les époques et les styles, l’atmosphère est résolument moderne et le bronze doré une ponctuation : piètements martelés, encadrements des vitrines, ornements des bureaux Louis XV, éclats des lustres signés Goossens.
Au centre, un majestueux atrium aux murs dorés se fait l’écrin de « La Borne », spectaculaire œuvre en bronze de près de 3 mètres de haut, de Johan Creten, hommage figuratif à la colonne Vendôme.
Un immense miroir en hauteur laisse deviner le nouvel étage entièrement dédié aux collections de Haute Horlogerie.
Au fond, un quatrième salon offre un autre point de vue imprenable sur la boutique. Un miroir Goossens bordé de galets en cristal reflète les éclats d’or et de bronze du mobilier, dont ceux d’une table basse Mica d’Ingrid Donat.
En sortant du salon, sur la droite, un « Wapiti » en bronze de François-Xavier Lalanne fait face à un ascenseur dont les murs intérieurs sont décorés de trois fac-similés de Pablo Picasso : « Nature morte au violon » (1912), « Homme assis » (1912), « Homme au parapluie lisant un journal » (1914).
À droite de l’ascenseur, aux pieds d’un escalier aux lignes pures et aux garde-corps transparents ornés de cabochons en cristal rectangulaire et de bronze doré, une sculpture contemporaine en acier argenté de Joel Morrison, « Coco Chandelier », créée spécialement pour la réouverture de la boutique, invite à poursuivre la visite.
Au premier étage, trois balustrades offrent une vue plongeante sur la boutique.
Les trois fenêtres principales laissent entrer les lumières de la place Vendôme et dévoilent les plus belles créations de Haute Horlogerie.
Sur la gauche, une « colonne » de Farfelus Farfadets supporte une pièce unique de Johan Creten, « New Neurose », en grès émaillé lustre or. Une table en bronze blanc et en chêne brut noir de Jean-Luc Le Mounier, « Hamada Low », habille le centre de la pièce.
Les murs et les tables laqués de blanc ou de noir mettent en évidence les touches dorées des assises et des vitrines.
Ici, les rideaux alternent les effets de matière, délicatesse d’un taffetas et naturel d’une toile de jute ajourée, juste pour le plaisir du paradoxe.
Un collage horizontal de Peter Dayton joue les variations hypnotiques autour du camélia, la fleur préférée de Mademoiselle Chanel.
Un salon particulier offre un point de vue privilégié sur la colonne Vendôme. Accrochée au mur face à l’entrée, l’œuvre « Coco in Diamonds » de Vik Muniz représente le portrait de Mademoiselle Chanel réalisé en diamants.
Les murs habillés de miroirs et de tweed doré accueillent une sculpture dorée à la feuille d’or 24 carats, bois et jesmonite de Sophie Coryndon. Un bureau Louis XV, une table de Garrido dorée et une lampe en porcelaine chinoise incrustée de nacre viennent compléter l’ensemble.
Le voyage se poursuit vers l’étage noble.
En haut de l’escalier, un banc de l’artiste Anthonioz, doré à la feuille, invite à la rêverie. Face à lui, sur une console en bronze martelé, deux vases présentent des bouquets de fleurs et de feuilles de lotus en bois doré datant du XIXe siècle, ère Meiji.
Le vestibule, tel un coffre-fort, accueille en ses murs une exceptionnelle pièce de Haute Joaillerie du patrimoine de CHANEL. Présentant un diamant DFL IIA, de 55.55 carats, taillé sur mesure, le collier N°5 a trouvé sa demeure et se dévoile mystérieusement à travers des murs miroirs.
Sur le mur gauche du vestibule, un tableau de Ha Chong-Hyun peint à l’huile sur toile de chanvre joue les contrastes avec le plafond recouvert de feuilles d’or et les murs de laque noire et dorée.
Découvrant le Salon Vendôme, les quatre croisées, aux rideaux de soie beige peinte à la main, offrent une vue magistrale sur la place et la colonne Vendôme.
Sur la droite, « Composition », une impressionnante huile sur canevas signé du peintre Nicolas de Staël (1950), à la matière vibrante et profonde, fait écho aux lignes et à la l’univers minéral de la place. Son reflet vient se poser dans un miroir de même largeur, en symétrie, pour permettre aux visiteurs de l’admirer quel que soit l’angle. Les murs d’un blanc mat rythmé par de reliefs subtils apprivoisent la lumière extérieure. Un fauteuil sculptural, « Volumetric Chair », de Voukenas Petrides en bronze et une table basse, « Coffee Table », de Reda Amalou signent l’espace de leur éclat doré. Au centre de cette somptueuse pièce trône une longue table en chêne noir entourée de ses chaises en chêne clair brossé.
Ainsi, sur trois niveaux, dans des harmonies de beige, blanc, noir et or, les espaces choisissent l’épure des lignes et les matériaux, une somptuosité discrète. Certains, développés spécifiquement pour CHANEL, comme les moquettes et les tapis, évoquant les motifs du tweed, renforcent l’impression de confort, de chaleur et d’intimité du lieu. D’autres rendent hommage à l’univers joaillier de CHANEL : l’or beige ornant certains plafonds ou le bronze doré. En filigrane de la boutique et subtilement disposées de part et d’autre des différents espaces, des œuvres de Peter Marino signent l’univers résolument contemporain de cette adresse.
Olivier Polge, Parfumeur-Créateur de la Maison CHANEL, a imaginé une identité olfactive exclusive aux notes ambrées intenses mêlées à l’élégance de l’iris.
90 ans après la création de «Bijoux de Diamants», seule et unique collection de Haute Joaillerie créée par Mademoiselle Chanel en 1932, le 18 place Vendôme, demeure l’adresse précieuse de CHANEL.
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